« Pendant un an, j'étais constamment stressée. Mes jambes ont commencé à me faire mal et mon corps semblait se déchirer, se fissurer, se souvient Natalia Kyshnir, 56 ans. Mon état empirait chaque jour, je ne savais pas comment avancer ni ce qu’il m’arrivait. »
Des sessions d’information sont organisées par les équipes de MSF, en collaboration avec des organisations locales, pour sensibiliser sur le trouble de stress post-traumatique et ses effets. « Je fais souvent le parallèle entre une blessure physique et une blessure psychique, explique Mariana Rachok. Si vous ne désinfectez pas ou si vous ne traitez pas une blessure, mais que vous vous contentez seulement de la recouvrir et de l'ignorer, elle ne peut qu’empirer. »
De survivante à soignante
Anastasia Nedieva, qui travaille avec MSF depuis 2015, a également dû fuir Marioupol avec sa famille en 2022 à cause des bombardements russes. Aujourd'hui, elle supervise les équipes de promoteurs de santé à Vinnytsia. « Le soutien psychologique et l’investissement dans mon travail m'ont aidée à me rétablir », raconte Anastasia. Pour surmonter la réticence de certains patients, elle et son équipe organisent des ateliers créatifs, notamment autour du dessin, pour aider chaque semaine 30 à 40 patients à s'ouvrir et à exprimer leurs sentiments.
« Lorsqu'une personne commence à s'ouvrir, une autre peut ressentir de l'empathie pour sa douleur, tandis qu'une troisième peut rester indifférente à ces souvenirs, précise la superviseuse. Après les ateliers, nous les abordons individuellement et confidentiellement pour leur parler de notre centre. »
En utilisant des approches créatives, Anastasia et son équipe réussissent à identifier et à aider ceux qui ont besoin de soutien psychologique. Ils expliquent les symptômes relatifs au trouble de stress post-traumatique, décrivent comment le traumatisme affecte le cerveau et informent les patients sur les thérapies disponibles.