Ce jour-là, Ahmad travaille avec Renat, 29 ans, qui a été blessé par une grenade dans la région de Marioupol. Ahmad l’aide à serrer et à desserrer son poing afin qu’il puisse étirer les muscles de sa main. « Il a perdu un œil et les doigts de ses deux mains sont mutilés, explique-t-il. Il a des blessures sur tout le corps et aussi un poignet cassé. Il a déjà subi trois interventions chirurgicales, et deux autres sont à venir pour retirer des éclats d'obus restants. »
La blessure de Renat a déjà six mois, mais il n'a pas eu accès à un traitement de réadaptation suffisamment tôt. Les séances de physiothérapie sont donc plus intenses et douloureuses, mais elles sont efficaces. « Mes doigts ne fonctionnaient pas, ils étaient raides, explique le jeune homme. Maintenant, je peux effectuer des actions de la vie quotidienne, comme tenir un stylo ou prendre une tasse. »
Vasyl, un patient âgé de 30 ans, a été victime d’une mine. « J'ai marché dessus lors de travaux de déminage dans le village de Novyi Bukiv, dans la région de Tchernihiv. Le village a été occupé par les troupes russes pendant plus d'un mois et de nombreuses mines antipersonnel ont été posées. Le détecteur de métal a raté une mine sur le trottoir… Une mine antipersonnel à pression. J'ai perdu ma jambe immédiatement. L'explosion était si puissante qu'une de mes baskets a été réduite en cendres. »