Dans le camp de de Nyarugusu, la campagne de vaccination de masse a débuté le 20 juin et s’est poursuivie tout au long de la semaine. Environ 55 000 personnes dont les enfants d’au moins un an ont reçu le vaccin oral, fourni par MSF. La campagne de vaccination est menée en collaboration avec le ministère tanzanien de la Santé et l’UNHCR.
Pénurie d'eau dans le camp
Après l’afflux de réfugiés fuyant le Burundi en mai, la situation concernant l’eau potable s’est dégradée considérablement dans le camp. Même si la situation varie d'un endroit à l'autre du camp, les réfugiés ont accès à seulement 11 litres d’eau en moyenne par jour et par personne, ce qui est bien inférieur au seuil d’urgence.
« La situation est toujours extrêmement précaire dans le camp de Nyarugusu, confie Rachel Marsden, coordinatrice d’urgence pour MSF en Tanzanie. Même si, actuellement, le nombre de cas de choléra est relativement bas, un nouvel afflux de réfugiés burundais pourrait peser davantage sur les services en place. Le risque d’une résurgence de l’épidémie reste élevé. »
Vingt équipes de dix personnes ont été constituées pour cette vaccination, pour laquelle une seconde dose sera également délivrée dans deux semaines. Simultanément, elles vont mener un dépistage pour déterminer l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans, particulièrement vulnérables.
Dépistage nutritionnel dans le camp de Nyarugusu, en Tanzanie. © MSF
Le vaccin oral : une méthode efficace de prévention contre le choléra
MSF a été la première organisation à utiliser le vaccin oral contre le choléra en réponse à une épidémie survenue en Guinée en 2012. Une étude publiée l’année dernière dans « The New England Journal of Medicine » a analysé l’efficacité du vaccin pendant l’épidémie et a démontré que 86 % des personnes vaccinées ont été protégées efficacement contre la maladie.
« Même si l’efficacité de ce vaccin est démontrée, son utilisation doit faire l’objet d’une politique globale intégrant également le besoin urgent d’améliorer la qualité de l’eau et les conditions sanitaires au sein du camp de Nyarugusu, continue Marsden. Pour réduire le risque de nouvelles épidémies, il faut en priorité fournir à la population de l’eau potable et une formation sur les bonnes pratiques en matière d’hygiène. »
Dans le camp, MSF a construit un centre de traitement du choléra pleinement fonctionnel comptant 50 lits, avec une capacité maximale de 150 lits en cas de besoin. En parallèle, les équipes mènent des activités d’information. Dans la région voisine de Kigoma, MSF a également préparé un site pour y établir un autre centre de traitement du choléra, et dispose des approvisionnements médicaux et logistiques nécessaires en cas de besoin. A Kagunga, un site de transit pour les réfugiés situé à quatre heure de bateau de Kigoma, MSF a aussi mise en place un centre de traitement du choléra de 25 lits dans le cadre de son plan de préparation aux urgences.
Comment fonctionne un Centre de Traitement du Choléra (CTC) ?
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La réponse de MSF à la crise burundaise
D’après l’UNHCR, il y a à l’heure actuelle 56 000 réfugiés burundais en Tanzanie, pour la plupart au camp de Nyarugusu, situé à 208 km de la ville côtière de Kigoma. 2 000 autres réfugiés burundais arrivent chaque semaine de Tanzanie vers ce camp. Plus de 64 000 réfugiés de République démocratique du Congo vivent également dans ce camp.
Les équipes de MSF sont intervenues en Tanzanie au mois de mai, suite à l’arrivée massive de réfugiés en provenance du Burundi. Aujourd’hui, 17 employés internationaux travaillent avec 460 employés locaux eux-mêmes réfugiés, dans le camp de Nyarugusu et dans les camps de transit de Kigoma et Kakunga.
Au Burundi, MSF soutient trois dispensaires situés à proximité des lieux de manifestations à Bujumbura et a facilité l’accès aux hôpitaux pour les personnes blessées. En collaboration avec l’antenne locale de la Croix-Rouge, l’équipe a mis en place un service d’ambulances disponible pour les cas graves. Depuis le mois de mai, MSF a facilité l’accès aux soins pour 140 patients.