Sulay Lozano (22 ans) est photographiée ici avec sa mère Mercedes et son frère Edgar. « Ma famille et moi sommes originaires de Ciudad Bolivar, mais nous vivons à l'intérieur des mines depuis un certain temps. Ce n'est que récemment que nous avons quitté la mine pour nous installer à Las Claritas. Je vis ici avec ma mère, mon frère, ma fille et mon neveu. Je ne suis pas inquiète quand l'un de nous tombe malade. J'ai eu le paludisme 40 fois, mon frère environ 10 fois. C'est quelque chose de normal quand vous vivez ici. »
Il y a cinquante ans, le Venezuela était souvent présenté comme l'un des principaux pays d'Amérique du Sud investi dans la lutte contre le paludisme. Bien que la maladie n'ait pas été entièrement éradiquée à ce moment-là, des efforts ont été faits pour réduire considérablement le nombre de cas dans le pays. Mais ces dernières années, le paludisme a fait un retour fulgurant.
Dans la commune de Sifontes, le paludisme est devenu endémique.
« Lorsque la crise économique a frappé le Venezuela, elle a frappé très durement les habitants de Sifontes. Au début, nous avons commencé à avoir de moins en moins de médicaments en stock. Nous avons rapidement dû choisir à qui donner les quelques médicaments dont nous disposions, nous ne pouvions nous concentrer que sur les cas les plus graves de paludisme. Et c'était la même situation dans d'autres centres de traitement et points de diagnostic. Je travaille dans ce domaine depuis douze ans. On a vécu des hauts et des bas. Mais cette période est extrêmement difficile pour nous », explique Yorvis Ascarnio, inspecteur de la santé publique pour le programme national de lutte contre le paludisme à Bolivar.