Les équipes de MSF qui soignent les personnes victimes de violences sexuelles dans deux hôpitaux de Brazzaville ont voulu briser le silence sur le viol, un sujet très tabou au Congo, en témoignant des souffrances et du désarroi de leurs patientes, toujours trop nombreuses, malgré la fin de la guerre. A l'occasion de la journée internationale de la femme, le 8 mars 2003, une campagne de sensibilisation sur le sujet a été menée auprès des habitants de Brazzaville. C'est autour de deux slogans "Tika viol ou Bika viol, viol je dis non !" - qui, dans les langues locales signifient 'laisse tomber le viol' - que la campagne de sensibilisation s'est articulée en trois temps : une conférence de presse de lancement le 27 février, un colloque sur le thème de "Violences sexuelles : soins et politique de lutte", le 4 mars et , enfin, des événements de rue, le 8 mars. Les deux slogans ont été déclinés à l'infini dans les différents quartiers de la ville à travers différents supports : des silhouettes de femme en bois, des tee-shirts, des banderoles, des auto-collants...