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Zambie : MSF participe à la lutte contre la plus grande épidémie de choléra jamais enregistrée dans le pays

Des membres des équipes MSF dans la zone de santé de Massala en Zambie, dans le cadre de la réponse à l'épidémie de choléra. 2024.
Des membres des équipes MSF dans la zone de santé de Massala en Zambie, dans le cadre de la réponse à l'épidémie de choléra. 2024.   © Carla Melki/MSF

À la suite de la résurgence de cas de choléra depuis mi-décembre en Zambie, Médecins Sans Frontières participe aux côtés du ministère de la Santé à la réponse d’urgence pour soutenir la prise en charge des patients et la lutte contre la propagation de l’épidémie à Lusaka et Ndola, les deux plus grandes villes du pays. Il s’agit de la plus grande épidémie de choléra enregistrée dans le pays.

Apparue en octobre 2023 à Lusaka, la capitale de la Zambie, dans un contexte de flambée de cette maladie diarrhéique en Afrique australe, l'épidémie s’est désormais propagée à toutes les provinces du pays.

« Le choléra est une maladie dont l’on ne devrait plus mourir aujourd’hui. Pourtant, alors qu’elle était en voie d’élimination, elle connaît ces dernières années une résurgence dans le monde. À l’heure où les épidémies de choléra se multiplient en Afrique australe, il est crucial d’agir vite pour soigner les malades », explique Carla Melki, coordinatrice d’urgence pour MSF en Zambie. 

Le traitement, principalement une réhydratation du patient, est simple et efficace, mais on peut mourir du choléra en quelques heures en l’absence de soins. De plus, le choléra étant lié à l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés, l’accès à une eau propre et potable est indispensable pour endiguer sa propagation. 

« Les activités de sensibilisation, de prévention et de surveillance active des cas par l’intermédiaire d’un réseau de relais communautaires et de comités de quartier sont tout aussi essentielles que la prise en charge médicale », continue Carla Melki.

Jusqu’à présent, la Zambie a enregistré plus de 19 000 cas et près de 700 décès liés à la maladie. Une évolution inquiétante qui exige une redirection des ressources de santé du pays pour renforcer les structures médicales dès que possible.

Dans ce contexte, MSF collabore avec les autorités sanitaires zambiennes pour apporter aux services de santé un soutien technique dans la prise en charge médicale, logistique et épidémiologique dans les deux centres urbains les plus touchés par l’épidémie : la capitale Lusaka et la ville de Ndola dans la région du Copperbelt, dans le nord du pays, à la frontière avec la République Démocratique du Congo. Plus de 60 membres des équipes de MSF se trouvent actuellement dans le pays aux côtés de 340 volontaires affiliés au ministère de la Santé pour répondre à cette urgence.

À Lusaka, les équipes MSF soutiennent le personnel de santé dans la gestion des cas au sein des centres de traitement du choléra (CTC), et auprès de la communauté dans les sous-districts de Kanyama et de Chawama. Dans près de 200 sites médicaux de la ville de Lusaka, les autorités sanitaires nationales et leurs partenaires fournissent aux patients des sels de réhydratation orale et les premiers soins jusqu'à ce qu'ils soient orientés vers un établissement mieux équipé si les symptômes persistent. 

Pour garantir l'accès aux soins et l'arrivée rapide des cas dans les structures médicales, les équipes MSF aident les autorités sanitaires à renforcer leur système de référence en fournissant deux voitures à Kanyama et deux autres à Chawama. Autour de la capitale, un système de 12 centres de soins intermédiaires connus sous le nom de « points de réhydratation orale » a été mis en place pour désengorger les hôpitaux.

En complément, des équipes de spécialistes en assainissement des eaux supervisent quotidiennement un réseau de 178 points d'eau chlorée autour de Lusaka, et distribuent des kits contenant du savon, du chlore et des jerrycans aux foyers où de nouveaux cas de choléra sont constatés, afin de fournir aux populations de l'eau propre et potable.

Enfin, des activités de sensibilisation à l'hygiène sont menées dans ces zones autour de la capitale,  grâce à un réseau de plusieurs centaines de volontaires dont le rôle consiste à impliquer les familles en leur permettant de s’approprier la mise en œuvre des mesures de prévention. La promotion de la santé permet ainsi de limiter la propagation de la maladie à travers les conseils donnés aux familles sur la meilleure façon de s’en prémunir.

Dans la province du Copperbelt, MSF a soutenu l’ouverture d’un nouveau CTC de 46 lits dans la ville de Ndola, permettant ainsi une meilleure prise en charge des patients. Sa capacité peut évoluer en fonction des différentes progressions de l’épidémie. L’association appuie aussi les équipes du ministère dans cinq autres structures de santé pour une prise en charge de première ligne, ainsi que le système de référencement permettant une prise en charge hospitalière. Les épidémies de choléra exigent une réponse médicale localisée et rapide, à laquelle doivent être associés un accès à l'eau potable et une approche communautaire permettant l’identification précoce des cas.

Dans la zone de santé de Massala, qui présente plus de 50 % des cas de choléra du district de Ndola, MSF travaille simultanément sur plusieurs fronts : le soutien à la mise en place d’une unité d’isolation et de traitement des patients, un triage spécifique au niveau du centre de santé et la collaboration avec les services de surveillance épidémiologique et les acteurs communautaires. Cela permet à nos équipes de détecter les « clusters » de cas. En fonction de ce travail de géolocalisation des personnes malades, des activités liées à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement - via la chloration et la réhabilitation de points d’eau - sont menées, ainsi que la distribution de kits d’eau et hygiène pour les ménages habitant dans les zones les plus touchées.

Les équipes médicales de MSF contribuent également à l'élaboration du protocole national de lutte contre l'épidémie de choléra.

Une campagne de vaccination, autre méthode efficace et cruciale dans la lutte contre le choléra, a pu être récemment menée par les autorités sanitaires dans certaines localités du pays, notamment au sein de la capitale. Cependant, le contexte actuel de pénurie mondiale des vaccins oraux contre le choléra est pour MSF un véritable sujet d’inquiétude pour le futur épidémique de la région, alors que le choléra touche les populations d’Afrique australe en de multiples endroits, y compris dans des zones jusqu’alors relativement épargnées telles que la province du Copperbelt en Zambie. De l’autre côté de la frontière, en République Démocratique du Congo (RDC), d’autres équipes de MSF ont également commencé une intervention contre l’épidémie de choléra qui sévit dans la région de Lubumbashi depuis début février.

 

Notes

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