A Marseille, les associations estiment qu’environ 200 mineurs non accompagnés vivent à la rue ou dans des lieux de vie précaires. Face à l’inaction de l’Etat, pourtant responsable de l’hébergement inconditionnel en période hivernale, et à l’inertie du Conseil Départemental censé protéger ces jeunes au titre de l’enfance en danger, applicable à tout mineur sans condition de nationalité, Médecins Sans Frontières a ouvert trois lieux de mise à l’abri d’urgence.
Cette mise à l’abri est une action humanitaire d’urgence. Elle est réalisée en soutien et en collaboration avec les associations et collectifs locaux œuvrant de longue date pour le respect des droits des mineurs non accompagnés dans le département, tels que les collectifs MIE 13 et 59 St Just, Médecins du Monde, Osiris, Image santé, la PASS Mère Enfant ou encore la permanence des avocats.
« Bien que la dynamique impulsée par l’ensemble des acteurs et des citoyens solidaires soit forte à Marseille, il nous est apparu qu’il y avait un besoin d’hébergement supplémentaire pour ces jeunes laissés à la rue pendant l’hiver. Mais nous ne devons pas oublier que c’est avant tout la responsabilité de l’Etat, de la Préfecture et du Conseil Départemental de protéger ces mineurs, d’autant plus en période hivernale », affirme Corinne Torre, cheffe de la mission France de Médecins Sans Frontières.
Les mineurs non accompagnés qui vivent à la rue à Marseille sont soit en attente d’évaluation de leur minorité et de leur isolement (conditions nécessaires à leur protection par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance), soit en période de recours devant le juge des enfants pour contester la décision des évaluateurs. Encore pire, certains ont déjà été reconnus mineurs ou été placés sous protection provisoire par un juge et devraient être protégés par l’Aide Sociale à l’Enfance, mais sont pourtant laissés à la rue.
Cette mise à l’abri a pour objectif de réduire les risques immédiats pour la santé et la sécurité de ces mineurs laissés à la rue en période hivernale. Ce programme a été lancé en décembre 2019.
Médecins Sans Frontières appelle les pouvoirs publics à agir d’urgence pour apporter un hébergement et une protection à ces mineurs en danger.