Après la Mauritanie, le Burkina Faso est en effet le pays qui accueille le plus de réfugiés maliens. Les affrontements au nord du Mali entre la rébellion touareg et l’armée régulière ont poussé près de 268 000 personnes à fuir à l’intérieur du pays et dans les pays limitrophes. Mais au Burkina Faso, l’assistance demeure insuffisante et inadaptée, alors que des réfugiés continuent d’arriver quotidiennement En une semaine, plus de 4000 personnes se sont installées dans un nouveau site.
Les réfugiés sont répartis dans quatre camps au nord de la commune de Déou, dans la province de l’Oudalan et vivent depuis des semaines dans une situation particulièrement précaire : un abri de fortune, quelques kilos de vivres, une attente interminable sous un soleil étourdissant pour quelques litres d’eau. « Nous avons fui en abandonnant tout dans notre pays. Je suis avec mes enfants. Nous n’avons rien. Ici nous vivons à ciel ouvert », raconte Fatima, une réfugiée du camp de Férrerio.
Mais le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR) prévoit de les regrouper sur un autre site inadapté, sans point d’eau et sans ombre. Et, près de trois mois après le début des affrontements et malgré l’afflux massif de personnes, l’aide alimentaire est toujours limitée.« Après avoir mis beaucoup trop de temps à réagir, l’aide fournie par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) n’est ni suffisante ni adaptée aux pratiques alimentaires des réfugiés », constate Jean Hereu, chef de mission MSF au Burkina Faso.
Après avoir effectué des distributions de nourriture et d’eau à Mentao, dans la province du Soum, le premier camp à avoir été officialisé début février, MSF intervient dans la province de l’Oudalan depuis début mars. Les équipes MSF apportent un soutien au poste de santé de Gandafaou et effectuent des cliniques mobiles dans le camp de Ferrerio. En quatre semaines, plus de 1 600 consultations médicales ont été dispensées par MSF pour des infections des voies respiratoires, des dermatoses et maladies gastriques, caractéristiques du manque d’hygiène et d’accès à l’eau.
MSF assure la gratuité des soins pour les personnes réfugiées mais aussi pour les populations autochtones, en proie à la sécheresse dans toute la zone. « L’hospitalité des Burkinabé est mise à rude épreuve. La zone d’accueil est, cette année, durement touchée par le déficit pluviométrique, qui a des conséquences sur les récoltes de céréale et un effet direct sur la sécurité alimentaire des ménages », précise Jean Hereu.
MSF envisage également d’intervenir dans les camps de Dibissi et Ngatourou-niénié et évalue régulièrement la situation afin d’adapter sa réponse médicale aux besoins des populations.
MSF apporte également une assistance aux réfugiés maliens en Mauritanie et au Niger. L’organisation est présente dans le nord du Mali (Tombouctou, Gao, Kidal et Mopti) où les équipes assurent les soins de santé primaire pour les populations déplacées par les combats.