Ces stratégies sont indispensables pour atteindre les objectifs ambitieux de l’ONUSIDA : 90% des personnes séropositives connaissant leur statut virologique, 90% des personnes diagnostiquées mises sous traitement et 90% d’entre elles présentant une charge virale indétectable, d’ici 2020.
« Mettre quelqu’un sous traitement n’est pas une fin en soi, explique le Dr. Helen Bygrave, référent médical VIH pour MSF en Afrique du Sud. Il faut ensuite s’assurer que le traitement est efficace, et intervenir pour corriger tout problème d’observance du traitement par un appui individuel. Cet aspect demeure encore aujourd’hui largement insuffisant dans la lutte globale contre le VIH ».
L’utilité d’un soutien régulier et adapté est encore plus nécessaire pour des groupes particulièrement vulnérables, comme les prostitués, les enfants ou les adolescents. En Afrique sub-saharienne, par exemple, le SIDA est devenu la première cause de mortalité des adolescents.
Un rapport présenté par MSF lors de la conférence de l’IAS, HIV TB counselling : who is doing the job ?, illustre la diversité des politiques et des protocoles en matière de counseling par du personnel non-médical dans huit pays d’Afrique sub-saharienne. Les tâches, le niveau de formation, et la disponibilité de ces profils varient fortement d’un pays à l’autre, tandis que quatre pays sur huit dépendent à 100% des financements des bailleurs de fonds pour financer ces postes.
Quant à la mesure de la charge virale, outil indispensable pour évaluer l’efficacité des traitements, une enquête réalisée par MSF dans 54 pays a montré que, bien que 47 pays incluent le suivi régulier de la charge virale dans leurs protocoles, seul un petit groupe de pays est en mesure d’y donner accès.
MSF a commencé à fournir des traitements contre le VIH dans les pays en développement en 2000. Aujourd’hui, l’association prend en charge plus de 200 000 personnes séropositives à travers le monde.