L’étude, financée par MSF, a porté sur le vaccin rVSVΔG-ZEBOV-GP, seul vaccin contre Ebola dont l'utilisation est recommandée par l’OMS pour les personnes à haut risque de contracter la maladie pendant une épidémie. « Cette étude dissipe les incertitudes sur l'efficacité réelle du vaccin : il s'agit de la première publication évaluant l'efficacité du vaccin rVSVΔG-ZEBOV-GP en dehors d'un essai clinique. Elle a été réalisée pendant la deuxième plus grande épidémie d’Ebola jamais enregistrée », détaille Sophie Meakin, épidémiologiste à Epicentre.
Conçu pour une administration en une seule dose, ce vaccin est utilisé via une stratégie en anneau qui consiste à vacciner les personnes qui ont été en contact avec une personne chez qui l’infection par le virus Ebola a été confirmée, les contacts de ces contacts et le personnel de santé de première ligne. Lors de l’épidémie d’Ebola en RDC, la campagne de vaccination a débuté en août 2018 et a permis de vacciner plus de 300 000 personnes.
L’étude a montré que la vaccination par le rVSV-ZEBOV conférait une protection élevée contre le développement de la maladie à virus Ebola dès le dixième jour après la vaccination. L'efficacité du vaccin a été estimée en comparant les taux de positivité au test PCR Ebola entre personnes vaccinées et non-vaccinées. Toutes ces personnes avaient rapporté avoir été en contact avec une personne infectée par le virus Ebola et avaient été soumises à un test PCR permettant de déterminer si elles étaient porteuses de la maladie. Au total, l’analyse a porté sur 309 personnes testées positives à la PCR et 309 personnes montrant des symptômes suspects d’Ebola mais négatives à la PCR. Il a ainsi pu être établi qu’au bout de dix jours, la vaccination diminue de 84% le risque de développer la maladie. De légères variations ont été observées selon le sexe : le vaccin a montré une efficacité de 80 % chez les femmes et de 86 % chez les hommes.