Depuis l’instauration d’un siège complet sur la bande de Gaza par l’armée israélienne, les hôpitaux rapportent des pénuries de matériel et des médicaments de base, comme des antibiotiques, des antalgiques, des narcotiques nécessaires à l’anesthésie. Le personnel médical est épuisé quand il n’est pas victime lui-même des bombardements : selon les chiffres de l’OMS, 16 soignants ont été tués et 30 blessés entre le 7 et le 22 octobre.
La population n’a pas de lieu sûr où s’abriter : des dizaines de milliers de personnes se sont déplacées vers le sud de la bande de Gaza à la suite des appels par l’armée israélienne à évacuer le nord. Mais face à la multiplication des bombardements dans le sud aussi, et qui ont encore gagné en intensité ces dernières heures, de nombreuses personnes préfèrent retourner chez elles, dans le nord, malgré les risques encore plus élevés.
Des pénuries sont également constatées en matière d’eau, de nourriture, et en particulier de carburant, indispensable pour produire de l’eau potable et pour le fonctionnement des hôpitaux, et dont Israël n’autorise pas l’acheminement.
« L’entrée de quelques dizaines de camions par le poste de frontière de Rafah ces derniers jours ne représente qu’une infime réponse à des besoins constants et en augmentation » explique Bérengère Guais, responsable adjointe des opérations d’urgence de MSF. « Avant le début de la guerre, 80% de la population de Gaza dépendait déjà de l’aide humanitaire pour survivre. Aujourd’hui, avec des besoins médicaux et humanitaires qui se multiplient, il faut pouvoir organiser de toute urgence le passage de plusieurs centaines de camions et de citernes par jour. Mais il faut aussi et surtout créer les conditions du stockage et de la distribution à l’intérieur de Gaza. Pour que l’aide atteigne la population, là où elle se trouve, il faut que les bombardements s’arrêtent, et qu’une pause humanitaire soit déclarée ».