Aux conséquences directes des bombardements s’ajoutent les effets du siège. Plus de deux millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont aujourd’hui confrontés à un siège inhumain, une punition collective interdite par le droit international humanitaire.
Avant le 7 octobre, entre 300 et 500 camions d'approvisionnement entraient chaque jour à Gaza, où la majeure partie de la population dépendait déjà de l’aide humanitaire. Aujourd’hui, bien que le poste frontière de Rafah soit ouvert, seuls 84 camions sont entrés depuis le 20 octobre – une réponse largement insuffisante face à des besoins qui augmentent à Gaza. De plus, les autorités israéliennes continuent également d'empêcher l'entrée de carburant, qui est essentiel pour faire tourner les hôpitaux ainsi que les usines de dessalement qui produisent de l'eau potable.
En conséquence, les médecins sont contraints de décider qui soigner ou non, faute de moyens suffisants. La population fait face à des pénuries de nourriture, d’eau et de médicaments. L’horreur de cette situation est sans précédent à Gaza.
Parmi les quelques 300 Palestiniens travaillant pour MSF, beaucoup se sont rendus dans le sud de Gaza dans l’espoir de mettre leur famille à l'abri des bombardements. De nombreux autres collègues palestiniens continuent à prodiguer des soins dans les hôpitaux, malgré l’absence du respect le plus élémentaire pour les hôpitaux et le personnel médical qui prévaut dans cette guerre. Les personnes qui veulent se mettre à l'abri en traversant le poste-frontière de Rafah devraient être autorisées à le faire sans préjudice de leur droit de retourner à Gaza. Notre personnel international qui travaillait à Gaza avant la guerre se trouve maintenant dans le sud et n'est plus en mesure de coordonner des activités humanitaires. Ils doivent également être autorisés à se rendre en Égypte.
« Nous sommes prêts à augmenter nos capacités d'intervention à Gaza. Nous avons des équipes spécialisées qui attendent de pouvoir entrer à Gaza et d’acheminer des fournitures médicales pour soutenir la réponse médicale d'urgence, dès que la situation le permettra, déclare le Dr Christou. Mais tant que les bombardements se poursuivront à une telle intensité, tout effort visant à accroître l'aide médicale sera inévitablement compromis. »