Grande-Synthe : la vocation d’un camp humanitaire est d’accueillir les réfugiés, pas de les refouler

Des réfugiés s'installent dans le nouveau camp de la Linière en mars 2016. Nicolas Beaudouin/MSF
Des réfugiés s'installent dans le nouveau camp de la Linière, en mars 2016. © Nicolas Beaudouin/MSF © MSF

Jeudi 7 juillet, six hommes afghans se sont vu refuser l’accès au camp de Grande-Synthe, créé en mars dernier pour abriter les exilés le temps qu’ils le souhaitent. D’après la municipalité  – co-responsable du camp avec l’Etat et l’organisme chargé d’en assurer la gestion (l’AFEJI) –, cette interdiction d’accès au camp de la Linière s’applique désormais à tous les hommes seuls. MSF demande la révision d’une telle décision, qui intervient dans un contexte généralisé de pression redoublée par les autorités sur les réfugiés présents dans le nord de la France.

« 80% des gens qui composent ce camp sont des hommes voyageant seuls, explique Franck Esnée, chef de mission pour MSF. En leur refusant l’accès au camp, c’est à la vocation même de ce lieu destiné à héberger dignement les exilés quels qu’ils soient que les autorités décident de s’attaquer ».

Ce n’est pas la première fois que des réfugiés tentant d’être accueillis au camp de la Linière sont refoulés. Entre le 22 juin et le 2 juillet, MSF a compté 34 migrants – dont 3 mineurs, une personne handicapée et une femme enceinte –, pour lesquels l’accès au camp a été initialement refusé par l’AFEJI, en dépit de places disponibles. Une lettre de la sous-préfecture vient par ailleurs d’être affichée dans le camp. Elle menace d’en interdire l’accès à celles et ceux qui y séjourneraient trop longtemps, contrairement à l’esprit dans lequel a été créé ce camp.

MSF demande au gouvernement que cesse ce rejet et que soit mise en oeuvre une vraie politique d’assistance aux réfugiés dans le nord de la France. MSF insiste pour que ce camp continue d’être ouvert à ceux qui le souhaitent, sans restriction et tant que les limites liées aux capacités d’hébergement du camp ne sont pas atteintes.

Une décision contraire s’avérerait déplorable pour les migrants que ce camp promettait d’accueillir, mais aussi ruineuse pour celles et ceux qui démontrent chaque jour qu’une autre politique d’accueil est possible.

Notes

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