Quarante ans plus tard, l’association est devenue un acteur humanitaire médical majeur. Les 30 000 MSF soignent chaque année plus de 7 millions de patients dans 80 pays, le plus souvent dans des situations d’urgence.
Du Biafra des années 70 à la Somalie et la Libye de 2011, les « French Doctors » auront tenté de promouvoir « un humanitaire de révolte contre l’injustice et la persécution », comme affirmé lors de la remise du Prix Nobel en 1999.
Fort de son indépendance financière vis-à-vis des Etats grâce aux donateurs privés qui assurent plus de 90% de ses ressources, MSF continue de promouvoir la marque de fabrique de ses fondateurs : allier l’action au témoignage. N’hésitant pas à pousser des «coups de gueule» publics, pour dénoncer entre autres le non accès aux soins ou le détournement de l’aide humanitaire à des fins politiques ou militaires.
Souffler ses 40 bougies est l’occasion de faire un bilan, mais aussi de dessiner des perspectives. MSF devra continuer à négocier l’accès aux patients négligés face à la politisation des secours, la multiplication du nombre d’ONG et le « marché de l’aide ». Et à adapter son mode opératoire pour secourir les victimes de conflits, de discrimination d’accès aux soins, de l’urbanisation massive ou de la fermeture des frontières.
L’aventure du sans frontiérisme continue…