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Paris, le 28 octobre 2010 - Médecins Sans Frontières, avec d'autres acteurs santé* qui travaillent au quotidien auprès de ces populations, appellent les parlementaires à refuser les amendements proposant le démantèlement de l'AME.
Parmi les modifications qui pèsent sur l'AME et menacent de restreindre l'accès aux soins pour les personnes étrangères démunies :
- limitation de la durée de l'AME à trois mois renouvelables alors que le renouvellement annuel est déjà difficile à obtenir et les instructions de dossier prennent souvent plusieurs mois ;
- limitation aux seuls soins d'urgences et uniquement dans les hôpitaux publics alors que l'AME donne aujourd'hui accès à des soins réguliers et préventifs. De simples pathologies ne seront pas traitées et pourront donc dégénérer en complications graves et, de fait, plus coûteuses à soigner ;
- délivrance de l'AME par les Préfectures alors que le dispositif relève du secteur de la santé. Aujourd'hui ce sont les Caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) qui instruisent les dossiers. Les transférer aux Préfectures induit une confusion des rôles de chacun et une perte de compétences spécifiques ;
- instauration d'un droit d'entrée à 30€ alors que l'AME couvre les personnes parmi les plus démunies. 30€ représenteraient au minimum 5% de leurs revenus mensuels (plafonnés à 634 euros). Ces personnes retarderaient donc leur entrée dans le dispositif voire renonceraient aux soins. De plus, ce droit d'entrée n'est exigé d'aucune autre catégorie sociale ;
Tous ces dispositifs visent à réduire encore un peu plus l'accès à la santé de populations déjà vulnérables. D'un point de vue médical, c'est inacceptable. L'accès aux soins est un droit fondamental et universel ;
* Médecins Sans Frontières est membre de l'Observatoire du Droit à la Santé des Etrangers (ODSE) avec d'autres organisations de soins : Médecins du Monde, Comede, Aides, Act Up, Solidarité Sida.