À ce jour, seulement 11 % de la population péruvienne a reçu une première dose de vaccin et moins de 4 % est entièrement vaccinée. « La population n’est toujours pas protégée, donc il est possible que les courbes augmentent à nouveau, d’autant que de multiples variants sont présents, et que les capacités de dépistage insuffisantes conduisent à une trop lente détection des cas », continue Francesco Segoni.
Le taux d’occupation des lits, qui atteint encore 100% dans toutes les unités de soins intensifs du pays, témoigne de cette pression qui reste forte et qui épuise un personnel médical déjà sollicité au maximum de ses capacités, voire au-delà. Le projet ouvert en mai par MSF à l’hôpital Antonio Lorena de Cusco vise à fournir un traitement aux patients dans un état sévère ayant besoin d’oxygène à « haut débit », et à soulager l’unité de soins intensifs. Au cours des deux premières semaines, 17 patients y ont été admis.
En plus du projet récemment ouvert à Cusco, les activités continuent à Huacho, à environ 140 kilomètres au nord de Lima. Les équipes tentent là aussi d’alléger l’unité de soins intensifs de l’hôpital régional en prenant en charge dans une autre structure de 32 lits des patients ayant besoin d’oxygénothérapie, mais aussi en poursuivant un travail communautaire auprès de centres de santé pour améliorer le dépistage et le référencement de cas sévères. Plus de 140 patients ont été admis dans la structure MSF, et 2000 consultations ont eu lieu dans les quatre centres de santé soutenus par MSF pour faciliter le triage. Des équipes mobiles ont également fourni des soins à domicile à environ 120 personnes chaque semaine, et vacciné plus de 1000 personnes avec une première dose de vaccin.