Paris, le 29 septembre 2010 - Ce document fait notamment référence à des rapports publiés par Médecins Sans Frontières au moment des faits (consultables en ligne sur www.msf.fr). MSF souhaite aujourd'hui clarifier sa position en tant qu'acteur humanitaire face à de tels faits. Au-delà de la dénonciation des violences et attaques non discriminées sur les populations réfugiées et civiles de la région, les rapports MSF dénonçaient l'utilisation criminelle de l'action des organisations humanitaires, particulièrement entre 1996 et 1998. En effet, l'aide humanitaire fut utilisée par les groupes armés, pour localiser, rassembler et massacrer les populations civiles et réfugiées. Dans ces circonstances exceptionnelles, le silence aurait été synonyme de complicité. Ce devoir d'alerte publique relève de la responsabilité directe d'un acteur humanitaire.
A l'époque, et durant les années qui ont suivi, la parole de ceux qui, tel MSF, alertaient sur ces massacres a été mise en doute. Sans préjuger de la portée de ce nouveau rapport, il reste crucial d'analyser les raisons de cet aveuglement et l'absence de soutien aux organisations de secours qui y faisaient face.
Aujourd'hui la guerre se poursuit dans l'est de la République Démocratique du Congo où les violences contre les populations civiles n'ont jamais cessé. Le rôle essentiel de MSF reste de pouvoir accéder aux victimes en négociant avec tous les groupes armés. Pour ce faire, l'organisation ne peut être perçue comme témoin à charge dans des procédures judiciaires, ce qui mettrait en péril ses actions et ses équipes.
C'est pourquoi MSF persistera à jouer son rôle d'alerte immédiate dans les situations les plus graves, mais continuera à refuser de s'enrôler dans les batailles judiciaires à venir.
Pour plus d'informations contacter Samuel Hanryon du service de presse MSF
01 40 21 28 23 - [email protected]
Consulter directement les rapports de MSF publiés au moment des faits :