Le coût de la vaccination des enfants dans les pays en développement a augmenté de 6 800 % depuis 2001. Un nouveau rapport de MSF illustre l'opacité d'un marché très rentable pour les big pharma.
Dans la nouvelle édition de son rapport The right shot : généraliser l'accès à des vaccins plus abordables, Médecins Sans Frontières (MSF) documente l'augmentation du prix des douze vaccins nécessaires à immuniser les enfants dans les pays les plus pauvres, de 0,59 euros en 2001 à 40,5 euros aujourd'hui. Le vaccin contre le pneumocoque (PCV), bactérie responsable de la plupart des pneumonies, représente à lui seul 45% de ce montant.
Les deux principaux producteurs de ce vaccin, GlaxoSmithKline et Pfizer, fournissent les trois doses du vaccin nécessaires à protéger un enfant à un peu moins de 9 euros dans les pays les plus pauvres, par le biais de GAVI, le principal mécanisme mondial de financement de la vaccination. En dehors des pays soutenus par GAVI, ce prix bien trop élevé oblige de nombreux pays à renoncer à l'utilisation du PCV, faute de moyens, alors même que les pneumonies tuent environ un million d'enfants par an.
Dans les pays à revenus intermédiaires, l'accès au vaccin est également compliqué. Une politique de prix complexe et opaque permet aux multinationales pharmaceutiques d'entretenir des différences de prix injustifiées entre pays (le Maroc et la Tunisie paient le PCV plus cher que la France), tandis que depuis leur introduction, les vaccins PCV ont rapporté plus de 19 milliards de dollars à GSK et Pfizer.
Le rapport The right shot, l'une des rares sources d'information permettant de comparer les prix des vaccins, souligne la nécessité d'une réduction immédiate du prix des vaccins à destination des enfants, et en particulier du PCV, le besoin d'une plus grande transparence sur les accords commerciaux entre laboratoires et pays, ainsi que l'importance de l'entrée sur ce marché de concurrents susceptibles d'entraîner une baisse des prix.
► Consulter le communiqué « MSF appelle à baisser le prix des vaccins contre le pneumocoque à cinq dollars par enfant »
► Consulter l'édition de 2012