Du 3 au 5 juin 2008 se tiendra à Rome, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), une conférence sur la sécurité alimentaire mondiale, réunissant chefs d’Etats, experts et représentants d’organisations internationales.
La hausse du prix des denrées alimentaires, à l’origine des nombreuses manifestations qui ont eu lieu dans les pays du sud ces derniers mois, a permis de provoquer un débat public sur ces questions. Pourtant, à ce jour, les grands absents de ces discussions sont les premières victimes de la faim : les enfants en bas âge.
En effet, la grande majorité des décès liés à la sous-alimentation se compte principalement parmi les enfants avant l’âge de 3 ans. On estime qu’ils sont entre 2 et 5 millions à mourir chaque année : ce nombre imprécis témoigne du peu d’attention portée à la mise en place de mesures de santé publique qui permettraient d’éviter cette hécatombe.
Les enfants de moins de 3 ans ont des besoins nutritionnels spécifiques dont le lait et les micro-nutriments sont des composants essentiels. Cependant, l’aide alimentaire internationale n’intègre pas dans ses distributions d’aliments adaptés à cette tranche d’âge, alors que de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années dans le traitement de la malnutrition infantile. Une nouvelle génération d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi a ainsi été mise au point. Ces produits sont d’une efficacité inégalée dans l’histoire de la prise en charge de la malnutrition.
Les principales agences des Nations Unies responsables de la santé et de l’alimentation recommandent l’utilisation de ces produits dans les pays affectés par la malnutrition. Mais ces mesures ne concernent que les enfants atteints des stades les plus sévères de malnutrition. Et seuls 3% de ces enfants sévèrement malnutris reçoivent un traitement efficace adapté à leur état. Ceci illustre l’inadéquation des mesures internationales et le manque global d’effort et de fonds dédiés à la prise en charge de la malnutrition.
Face à ce constat, Médecins Sans Frontières demande aux Etats et organisations internationales, dans le cadre des mesures qui seront adoptées, de se prononcer sur les questions suivantes :
1. Allez-vous intégrer dans les distributions d’aide alimentaire des produits adaptés à la petite enfance, conformément à leurs besoins nutritionnels spécifiques ?
2. Allez-vous décider d’une action massive et accorder les financements nécessaires au traitement de la malnutrition infantile dans les 30 pays qui concentrent plus de 90% des cas (sous-continent indien et Afrique) ?
Sans des engagements concrets, massifs et pérennes, il semble illusoire d’espérer avoir un impact significatif sur le traitement ou la prévention de la malnutrition infantile.
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