« Les gens fuient les combats et se réfugient à Zamzam, mais ceux qui sont déjà dans le camp ont aussi peur pour leur vie. Zamzam a été touché par des tirs d’obus il y a une semaine et il y a de réelles inquiétudes que cela se produise à nouveau, explique Michel-Olivier Lacharité. Nous nous préparons à recevoir davantage de blessés dans nos infrastructures médicales dans le camp, d'autant plus que les combats à El Fasher empêchent les gens d'accéder à l'hôpital saoudien. Cependant, notre hôpital de campagne à Zamzam a été construit pour soigner les enfants souffrant de malnutrition et de maladies pédiatriques, et il n'est pas équipé pour soigner des blessés. Il n'y a pas aujourd’hui de salle d'opération ni de banque de sang dans cet hôpital. »
A ces risques, s’ajoute la crise de malnutrition extrêmement grave qui sévit dans le camp, et sur laquelle MSF a déjà alerté il y a plus de six mois. Le Famine Review Committee a récemment déclaré l'état de famine dans le camp.
« Les parties belligérantes doivent protéger les civils et les structures de santé. L’hôpital saoudien est le dernier hôpital public du Darfour du Nord capable de soigner efficacement les blessés. Si cet hôpital ou nos installations à Zamzam sont à nouveau touchés et mis hors service, les blessés ne pourront plus être pris en charge », alerte Michel-Olivier Lacharité.