100 000 personnes sont piégées dans une zone d'à peine 25 km², située à moins de 5 km des combats entre l'Etat islamique et les forces rebelles, enclavée entre le district d’Afrin, sous contrôle kurde, et la frontière avec la Turquie, fermée sauf pour les urgences médicales. « Nous sommes pris au piège dans une zone isolée et n’avons nulle part où aller », témoigne Yahia Jarrad, infirmier superviseur à l’hôpital MSF d’Al Salamah situé dans le district d’Azaz.
Ces derniers mois, MSF a apporté des secours à la population d’Azaz où des marchés et des hôpitaux ont été bombardés et où des villages entiers ont fui les affrontements. Nombre de personnels de MSF sont eux-mêmes aujourd’hui déplacés et ont rejoint les dizaines de milliers d'autres personnes entassées dans des camps surpeuplés ou sur des sites ad hoc et dépourvus de services de base. « Après avoir dû fuir, à plusieurs reprises combats et offensives militaires, ces populations - familles, enfants, personnes âgées- n’ont plus d’endroit où fuir et se réfugier », constate Pablo Marco, responsable des opérations de MSF au Moyen-Orient.
Le 27 mai dernier, la ligne de front se rapprochant, MSF a dû évacuer les patients et fermer l'hôpital d’Al Salamah. Les équipes continuent de stabiliser/transférer les patients vers d'autres structures de santé et d’assurer la distribution de matériels de secours aux populations en fuite.