« Le fait de pouvoir proposer la bédaquiline aux personnes atteintes de tuberculose multirésistante a constitué une révolution dans le traitement de cette maladie mortelle, en réduisant la durée du traitement, le nombre de comprimés et les effets secondaires, ainsi qu’en améliorant l’adhésion et la réponse des patients au traitement », explique le Dr Zulfiya Dusmatova, qui soigne les personnes atteintes de tuberculose pour MSF au Tadjikistan. « Il serait révoltant que les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale, qui sont parmi les plus touchés par la tuberculose multirésistante, soient injustement exclus de cet accord, privant ainsi d'accès aux génériques des personnes qui ont urgemment besoin d'un traitement. Nous demandons à Johnson & Johnson d'abandonner toute demande d’extension de brevet et de renoncer à faire valoir les brevets secondaires déjà accordés dans tous les pays fortement touchés par la tuberculose. »
Johnson & Johnson détient des brevets secondaires dans au moins 34 des 49 pays fortement touchés par la tuberculose pour lesquels la bédaquiline est un élément essentiel des protocoles thérapeutiques. Le groupe pharmaceutique a tenté de prolonger son brevet de quatre ans en Inde, mais sa demande a été rejetée par l'Office indien des brevets en mars 2023. Le brevet initial ayant expiré hier, les fabricants en Inde pourront désormais produire et vendre librement des versions génériques du médicament mais aussi les exporter, sauf vers les pays exclus de l’accord GDF où un brevet secondaire est appliqué, les privant pendant au moins quatre ans d’un accès à ces versions plus abordables de la bédaquiline.