Pourquoi Médecins Sans Frontières intervenait ?
L’Arménie est l’un des pays les plus touchés au monde par la tuberculose, avec près de 45 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants (OMS, 2016). Elle compte aussi parmi les 27 pays dans le monde où le nombre de cas de tuberculose multirésistante est le plus important. Elle concerne 11 % des personnes nouvellement infectées, et 47 % des personnes ayant déjà été traités. Principalement à cause de mauvais résultats des traitements de TB-MR, 10% de ces cas sont ultrarésistants (TB-UR).
Notre intervention
Les équipes de Médecins Sans Frontières s'employaient à mettre en œuvre de nouveaux protocoles pour les patients atteints de tuberculose multirésistante en Arménie.
La principale difficulté de la prise en charge des cas de tuberculose multirésistante est la durée et la toxicité du traitement lui-même, qui peut impliquer la prise de 20 comprimés par jour pendant deux ans et des mois d’injections quotidiennes douloureuses.
Perte d’audition permanente, dépression avec tendances suicidaires et psychose comptent parmi les effets secondaires du traitement, dont le taux de réussite n’est que de 50% pour la TB-MR et 25% pour la TB-UR.
En 2013, le ministère de la Santé a accepté l’introduction de nouveaux médicaments antituberculeux contre la TB-MR, la bédaquiline et le délamanide, avec le support technique et financier de Médecins Sans Frontières. Ces nouveaux traitements sont depuis 2015 prescrits dans le programme régulier du ministère de la Santé.
Ayant fait une passation progressive de ses activités au Ministère de la Santé à partir de 2018, MSF a terminé sa mission en 2019. Les dernières étapes de cette passation ont inclus une formation pour les médecins et infirmiers dans les cliniques spécialisées dans le traitement de la tuberculose dans le pays.
L’Arménie fait partie des pays qui bénéficient du partenariat EndTB, visant à accélérer l’introduction de nouveaux médicaments pour lutter contre la tuberculose.
MSF, en collaboration avec le ministère de la Santé, a organisé une mission de chirurgie thoracique sur six patients tuberculeux. Cette opération très complexe vise à améliorer les chances de guérison à long terme pour les patients dont les poumons ont été sévèrement endommagés par une tuberculose résistante aux médicaments ou qui présentent un risque élevé de rechute.