Une patiente reçoit une injection quotidienne contre la tuberculose, un traitement douloureux et long qui prend jusqu'à 6 mois. Swaziland, zone industrielle de Matsapha. Octobre 2013.
© Sven Torfinn
Opération

Eswatini (Swaziland) : prise en charge des personnes affectées par le VIH/Sida

1 janvier 2024

Médecins Sans Frontières soutient le ministère de la Santé pour la prise en charge des personnes affectées par le VIH/Sida et la tuberculose dans le Royaume d'Eswatini (anciennement appelé Swaziland).

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent notamment dans les régions de Manzini et de Shiselweni.

5 minutes pour comprendre : pourquoi le Sida tue encore en Afrique

Avec la généralisation des traitements antirétroviraux, le VIH est devenu une infection chronique avec laquelle on peut vivre longtemps et en relative bonne santé. La situation n’a donc plus rien à voir avec les cris d’alarme qu’on poussait il y a 15 ans. On a donc tendance à croire qu’aujourd’hui tout va bien, or ce n’est pas ce que nos équipes constatent sur nos terrains d’intervention. Si d’énormes progrès ont été réalisés dans la prise en charge du VIH, de nombreux patients séropositifs meurent encore, en Afrique notamment, comme avant l’introduction des antirétroviraux.

Pourquoi Médecins Sans Frontières intervient ?

L'Eswatini (anciennement appelé Swaziland) compte près de 210 000 personnes séropositives pour une population d’environ 1,3 million d’habitants (Onusida, 2019) : c’est un des pays les touchés au monde par l’épidémie de VIH/Sida. Selon les estimations, la progression du virus dans la population a diminué ces dernières années, et d’importants progrès ont été réalisés en terme d’accès aux traitements antirétroviraux. Des efforts restent néanmoins à faire concernant la prise en charge des personnes affectées par le VIH/Sida, aussi bien dans la prévention, le dépistage, l’accès aux soins que dans le suivi. Le pays est également durement touché par la tuberculose et possède l’un des taux les plus élevés d’Afrique concernant cette maladie. 

Notre intervention

Médecins Sans Frontières soutient le ministère de la Santé pour la prise en charge des affectées par le VIH/Sida et la tuberculose en Eswatini.

En 2016, la stratégie « Tester et traiter », développée par Médecins Sans Frontières, notamment dans son programme de Nhlangano, dans le district de Shiselweni, est devenue la norme nationale de prise en charge du VIH/Sida après son adoption par le ministère de la Santé. Les personnes diagnostiquées séropositives peuvent désormais commencer un traitement antirétroviral immédiatement après leur dépistage, et augmenter ainsi les chances de voir leur infection contrôlée.

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent aussi  dans le district de Manzini à l’introduction de nouveaux médicaments pour lutter contre la tuberculose et ses formes résistantes : la bédaquiline et le délamanide. 

En juin 2018, huit ans après l’ouverture de son programme d’aide au ministère de la Santé à Manzini destiné à gérer la double épidémie de VIH/sida et de tuberculose, le projet a été remis aux prestataires de services nationaux. MSF continue ses activités de prise en charge à Shiselweni.

Les estimations suggèrent que les taux d'incidence du VIH en Eswatini ont diminué ces dernières années, car des progrès significatifs ont été réalisés dans l'amélioration du nombre de personnes recevant un traitement antirétroviral (ARV). En effet, entre 2010 et 2018, le nombre de nouvelles infections par le VIH (taux d'incidence) chez les adultes en Eswatini a diminué de 2,5 à 1,4 %, tandis que le nombre de personnes infectées par le VIH (taux de prévalence) est passé de 32 à 30 %. L'Eswatini a très bien réussi à atteindre les objectifs de l'ONUSIDA en matière de VIH (90-90-90), puisque 85 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 88 % des personnes vivant avec le VIH suivent un traitement ARV et 92 % des personnes sous ARV n'ont pas de virus détectable dans leur sang

MSF continue à aider un plus grand nombre de patients séropositifs à accéder au traitement ARV grâce à la stratégie "tester et traiter". Une équipe a piloté ce projet dans le cadre du projet situé à Nhlangano : après le test de dépistage du VIH, un traitement ARV a été proposé à plus de 1 700 personnes diagnostiquées positives pour qu'elles puissent commencer immédiatement le traitement.

Les équipes de Médecins Sans Frontières travaillent aussi  dans le district de Manzini à l’introduction de nouveaux médicaments pour lutter contre la tuberculose et ses formes résistantes : la bédaquiline et le délamanide. 

L’association soutenait le ministère de la Santé dans l’amélioration et la réduction du temps des traitements contre la tuberculose, notamment à Manzini. En juin 2018, huit ans après que MSF ait ouvert une intervention d'urgence pour aider le ministère de la Santé à gérer une double épidémie de VIH/sida et de tuberculose, le projet est remis aux prestataires de services nationaux suite à son succès.

Après le transfert des activités de dépistage et de traitement de première intention du VIH/Sida par AIDSFREE/PEPFAR à Shiselweni, Médecins Sans Frontières se concentre sur la prise en charge des traitements spécialisés, notamment pour les antirétroviraux de deuxième et de troisième intention.

À Matsapha, Médecins Sans Frontières offrent une prise en charge complète et intégrée aux personnes affectées par le VIH/Sida et la tuberculose, tout en explorant un nouveau modèle de prise en charge des maladies non transmissibles. 

Notes