Ethiopie : les réfugiés sud-soudanais ont besoin d'une aide d'urgence

Camp de réfugiés de Luetchor
Camp de réfugiés de Luetchor © MSF/François Servancks

Les dizaines de milliers de personnes qui ont fui les violences et les privations au Soudan du Sud et se sont réfugiées dans des camps dans la région de Gambella en Ethiopie manquent d’eau, de nourriture et d’infrastructures sanitaires. Ces réfugiés souffrent de diverses maladies, dont certaines très contagieuses, qui doivent être soignées de toute urgence, déclare Médecins Sans Frontières.

Quelque 80 000 réfugiés qui ont échappé aux violences, aux persécutions et aux pénuries de nourriture dans les Etats du Jonglei, du Haut-Nil et d’Unité au Soudan du Sud sont arrivés en Ethiopie ces derniers mois. D’ici quelques semaines, la population totale des réfugiés pourrait atteindre 140 000 personnes. Or l’aide humanitaire fournie dans les camps est déjà loin d’être à la hauteur des besoins. Chaque jour, au moins 1 000 autres réfugiés arrivent en Ethiopie, beaucoup d’entre eux souffrant d’infections respiratoires, de diarrhée et de paludisme. Ces pathologies sont liées aux conditions difficiles rencontrées pendant leur exil du Soudan du Sud ainsi qu’aux conditions de vie dans les sites de transit et dans les camps. Les enfants sont particulièrement vulnérables et des centaines d’entre eux sont déjà soignés pour la rougeole.

« Nous estimons que le taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans est supérieur aux seuils d’urgence dans le camp de Letchuor, en grande partie à cause des taux élevés de malnutrition et de rougeole, indique Antoine Foucher, chef de mission en Ethiopie. Si l’on observe une amélioration de l’aide apportée, celle-ci peine à suivre l’afflux continu de réfugiés, ajoute-t-il. La réponse actuellement fournie est en-deçà des besoins, et il est impératif d’accroître fortement l’aide pour améliorer la situation sanitaire avant le début de la saison des pluies. »

MSF en coordination avec le Bureau éthiopien en charge des réfugiés et rapatriés (ARRA) a fait le maximum pour fournir une aide médicale aux réfugiés vulnérables qui ont marché jusqu’à trois semaines pour arriver en Ethiopie. L’association a mis en place des cliniques mobiles à la frontière à Tiergol et Pagak, un service de consultations externes et un hôpital de 65 lits à Letchuor (un camp de 40 000 personnes), ainsi qu’un hôpital de 75 lits à Itang, près du camp de Kule.

Les équipes MSF ont donné jusqu’ici 8 633 consultations médicales, hospitalisé 160 patients et fourni un traitement nutritionnel intensif à 130 enfants. Un nombre élevé d’enfants sont atteints de rougeole, en dépit de la vaccination faite à la frontière. Les équipes MSF ont traité plus de 500 enfants souffrant de rougeole, dont 47 qui ont dû être mis en soins intensifs et hospitalisés. MSF a par ailleurs construit des latrines dans les camps de Pagak et de Kule et y assure le traitement de l’eau.

Il est essentiel que l’aide aux réfugiés soit nettement accrue avant le début de la saison des pluies qui ne provoquera qu’une dégradation de leurs conditions de vie déjà difficiles.
 

MSF travaille en Ethiopie depuis 1984 et mène actuellement des projets dans les régions d’Amhara, Benishangul, Gambella, Oromia, SNNPR et Somali.

Dossier Soudan du Sud

► Consultez notre dossier détaillé sur l'urgence qui frappe le Soudan du Sud et les pays limitrophes.

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► Clip 80 000 réfugiés sud-soudanais en Ethiopie

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Notes

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