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MSF ouvre un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés à Pantin

Arrivés en France après un parcours souvent très éprouvant sans aucune protection familiale beaucoup de jeunes migrants non accompagnés ne sont ni assistés ni mis à l’abri par les autorités qui les condamnent à l’errance et à des conditions
© Antoine Kremer/MSF

Arrivés en France après un parcours souvent très éprouvant, sans aucune protection familiale, beaucoup de jeunes migrants non accompagnés ne sont ni assistés ni mis à l’abri par les autorités, qui les condamnent à l’errance et à des conditions de vie indignes. Médecins Sans Frontières (MSF) ouvrira le 5 décembre à Pantin un centre d’accueil et d’orientation médical et administratif destiné à leur venir en aide.

25 000, c’est le nombre estimé de jeunes qui vont demander le statut de mineurs non-accompagnés en France en 2017*. Aujourd’hui, la situation est très préoccupante : « Beaucoup de  jeunes qui se déclarent mineurs vivent dans la rue, dans des conditions alarmantes, sans aide, au milieu de groupes d’adultes et à la merci des réseaux de passeurs. Il est nécessaire qu’une mise à l’abri, une orientation et une prise en charge systématique dans des conditions dignes et sécurisantes soit mise en place ! », déclare Corinne Torre, cheffe de mission France MSF.

Ce centre apportera à ces jeunes qui se déclarent mineurs non accompagnés un soutien grâce à quatre pôles d’activités : juridique, soins somatiques, santé mentale et vie sociale. Avec le soutien de plusieurs associations (ADJIE, Safe Passage, Le COMEDE et les avocats du barreau de Paris et de Seine Saint-Denis), les équipes MSF assureront aux jeunes un suivi de leur situation et un soutien dans leur parcours.

« Ce centre de jour accueillera 50 jeunes qui nous seront référés par les associations avec lesquelles nous collaborons. Les jeunes qui seront accueillis seront soit primo arrivant, soit en transit, soit déboutés de leur reconnaissance de minorité. Notre volonté est de les prendre en charge pour qu’ils puissent comprendre leurs droits, faire un recours devant le juge pour enfants s’ils le souhaitent et avoir accès aux soins dans des conditions sereines et stables », explique Corinne Torre.

Ces jeunes ont pour la plupart vécu des parcours migratoires extrêmement dangereux et compliqués et lorsqu’ils arrivent en France, ils se retrouvent souvent seuls, dans un contexte hostile. Manque d’information, opacité, labyrinthe administratif, refus de guichet, manque de structures d’accueil : ils doivent faire face à mille difficultés. Certains parviennent à déposer une demande au titre de la protection de l’enfance. S’ils sont reconnus mineurs, ils sont alors pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance mais ceux qui sont déboutés sortent du processus du droit commun et ne bénéficient plus d’aucune aide.

« C’est une des raisons pour lesquelles nous voulions ouvrir ce centre, explique Corinne Torre. La protection inconditionnelle de ces jeunes au titre de l’enfance en danger tout comme la présomption de minorité ne doivent plus être bafouées et doivent être appliquées. »
 

*Rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales).

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Notes

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