En 2024, la ville de Goma s’est peu à peu retrouvée encerclée par plusieurs lignes de front. Plus de 600 000 personnes déplacées et deux millions d’habitants vivent actuellement dans un territoire de plus en plus restreint. Depuis le début de l’année, les équipes de MSF ont été témoins à plusieurs reprises de tirs croisés, d’explosions de roquettes à l’intérieur des camps, de jour comme de nuit.
La concentration d’hommes armés à l’intérieur et autour des camps et le rapprochement des lignes de front ont entraîné une augmentation généralisée du niveau de violences. Les civils sont pris en étau entre les différents groupes armés, blessés ou tués dans des tirs croisés, victimes de la criminalité et de violences sexuelles.
Une nouvelle enquête menée par Épicentre, l’institut d'épidémiologie et de recherche médicale de MSF, auprès de 2105 familles déplacées dans quatre camps autour de Goma, a révélé la fréquence quotidienne et les niveaux alarmants de violences, en particulier sexuelles, qui perdurent à l’intérieur et autour des camps. Plus d'une jeune femme sur dix a déclaré avoir été violée au cours de la période couverte par l’enquête, entre novembre 2023 et avril 2024.