Madagascar : MSF répond à une épidémie de paludisme

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Depuis le 9 mai, une épidémie de paludisme sévit dans le sud et le sud-est de l’île de Madagascar. Déjà présentes dans le district de Bekily, les équipes MSF interviennent dans de nombreux villages isolés pour dépister et traiter les personnes atteintes par la maladie, principalement des enfants en bas âge. Le point sur la situation avec Camille, coordinatrice de projet à Bekily.

Quelle est l’ampleur de l’épidémie de paludisme au sud de l’île ?

Le paludisme est endémique dans la région donc on enregistre toujours un pic de paludisme à cette époque-ci de l’année, mais on n’avait pas vu une telle recrudescence du nombre de cas depuis longtemps. Leur nombre a quadruplé dans certains villages. On suppose que les pluies importantes notamment liées aux cyclones et tempêtes tropicales du début d’année y sont pour quelque chose.

Début avril déjà, on a commencé à voir beaucoup d’enfants atteints de paludisme admis à l’hôpital de Bekily ainsi qu’un nombre élevé de décès rapportés dans certaines communes. Il était urgent d’agir de manière systématique dans les villages les plus touchés. Chaque jour, on dépiste environ à 150 à 250 enfants et environ 40 % sont  positifs, surtout parmi les 5 -10 ans.  En trois semaines, on a dépisté 5 770 personnes.

Quel dispositif avez-vous mis en place pour faire face à cette épidémie ?

Jusqu’à aujourd’hui, on apporte un soutien au district avec des moyens humains mais aussi logistiques et avec des médicaments et des tests de dépistage. Des équipes se rendent dans les villages identifiés comme les plus touchées par l'épidémie. On y fait du dépistage massif parmi tous les enfants de 0 à 13 ans, les femmes enceintes et les adultes présentant une fièvre. Toutes les personnes dépistées positives sont mises directement sous traitement.

Pendant ces consultations, nous faisons des séances de sensibilisation auprès des mamans afin de leur expliquer l’importance de la prévention (utilisation de la moustiquaire notamment) mais aussi de consulter rapidement. Car ici, les mamans n’ont pas l'habitude d’aller dans les structures de santé, de détecter les symptômes de la maladie, et elles ont beaucoup recours aux tradi-thérapeutes. Malheureusement, il est souvent  trop tard quand l’enfant arrive à l’hôpital.

Actuellement, le nombre de décès semble être en baisse, ainsi que le nombre de cas graves admis à l’hôpital. Soit  il y a une baisse de l’épidémie, soit la stratégie fonctionne, ou les deux à la fois. 

Notes

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