Le pian, maladie négligée chez des populations oubliées

pian congo brazzaville bétou
pian, congo-brazzaville, bétou © Lam Duc Hien/MSF

Le pian est une maladie tropicale causée par une bactérie, le tréponème Treponema pallidum pertenue. Il s’agit d’une infection chronique non vénérienne qui n’est pas mortelle mais qui peut entraîner des mutilations ou déformations définitives puisqu’elle atteint les os, les articulations, le cartilage ainsi que des infections chroniques. Le pian est aussi appelé Framboesia.

De l’utopie d’une éradication à l’oubli de la maladie

Le pian est une maladie qui a ravagé l'Afrique jusqu'aux années 1950. Elle touchait entre 50 et 100 millions de personnes par an. Les traitements de masse dans 46 pays au cours des années 1950 et 1960 avec une seule injection intramusculaire de benzathine-benzylpénicilline ont permis de réduire la prévalence du pian de 95% dans le monde et de l’éradiquer de certains pays.  Mais au fur-et-à-mesure des années, les systèmes de surveillance et de suivi ont faibli, les programmes de lutte nationaux ont été abandonnés et la maladie est devenue négligée dans beaucoup d’endroits. On continue donc d’observer des cas de pian dans les communautés pauvres des régions tropicales, chaudes et humides d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du Pacifique occidental. Le Congo fait partie des pays touchés. La dernière estimation de l’Organisation Mondiale de la Santé, datant de 1995, estimait la prévalence mondiale à  2,5 millions de cas de tréponématoses endémiques (pour la plupart du pian).

On peut éliminer le pian et finir par l’éradiquer en traitant les malades, car les êtres humains sont la seule source infectieuse. 

Un nouvel espoir d’éradiquer la maladie d’ici 2020

Un essai clinique récent a été mené en Papouasie Nouvelle-Guinée. Cet essai clinique a démontré l’efficacité de l’azithromycine en dose unique et par voie orale dans le traitement du pian. Contrairement à la benzathine-benzylpénicilline qui se faisait par injection intra-musculaire, et était très douloureuse, l’azithromycine est très facile à administrer et à transporter.

L’OMS a alors promulgué une nouvelle stratégie d’éradication de la maladie avant 2020 en lançant des campagnes de traitement universelles avec l’azithromycine dans les communautés touchées. L’objectif est de traiter toutes les personnes des communautés touchées, y compris les asymptomatiques. Un mois après le traitement, ces mêmes personnes devront être revues afin de s’assurer de son efficacité.

Le cas du Congo

Au Congo, des campagnes d’identification des cas et de traitements ont été menées dans le département de Likouala entre 1983 et 2009, mais de manière sporadique. Les cas se trouvaient uniquement parmi la population aka de la région.

Dossier spécial "pian"

Consultez notre dossier spécial pour en savoir plus sur notre campagne de traitement de masse du pian chez les populations pygmées akas au Congo-Brazzaville.

Notes

    À lire aussi