Depuis des années, les équipes de MSF ont constaté les conséquences des coupes budgétaires dans le financement du système de santé afghan. A cela se sont ajoutées les sanctions économiques à l’encontre du nouveau gouvernement au pouvoir depuis le mois d’août. Bien que certains financements aient été rétablis depuis, le système sanitaire, déjà fragile par le passé, est encore moins financé qu’avant et ne permet toujours pas de répondre aux besoins de la population. Dans les zones rurales plus isolées, la grande majorité des femmes n'a pas un accès suffisant aux soins obstétriques, d’autant plus limité aujourd’hui par la pénurie de sages-femmes et de médecins.
« Nous avons vu très rapidement que le système de santé se détériorait, explique Lou Cormack, coordinatrice du projet MSF à Khost. Les établissements publics ont commencé à avoir de moins en moins de médicaments, car la chaîne d'approvisionnement s’est interrompue. Le personnel n’a plus été payé. Nous avons même entendu dire qu'un hôpital local effectuait des opérations à la lampe torche. Le système de santé publique, qui était déjà en difficulté avant la suspension des financements, ne fonctionne presque plus. »
Depuis son ouverture en 2012, la maternité de Khost s'est concentrée sur les grossesses présentant des complications. Dans le climat d’incertitude généralisée lié au changement de gouvernement, les équipes de MSF ont décidé d’élargir leurs critères d’admissions afin de permettre à toutes les femmes qui le souhaitent de venir accoucher gratuitement à la maternité. En septembre, plus de 1 650 accouchements ont été réalisés à la maternité MSF, et plus de 2 000 autres en novembre