« Nous n'avions d'autre choix que de quitter notre village, parce que notre unique source de revenu était notre terre, et nous avons été fortement touchés par la sécheresse. Nous ne savons pas combien de temps ça va durer, explique Jamala. Mais depuis notre arrivée à Hérat en août dernier, mon mari ne trouve pas de travail donc nous n'avons pas de revenu. Je ne sais pas où ni comment je vais accoucher. »
La population déplacée à Hérat n'a pas d'argent pour acheter des médicaments ou payer les transports. Cela vient s'ajouter au manque de personnel médical dans la région, et réduit encore leurs possibilités de soins. Dans la clinique d'Hérat, les médecins et infirmiers de MSF effectuent en moyenne cent consultations par jour de femmes enceintes, de jeunes mères et d'enfants de moins de cinq ans, et vaccinent environ cent personnes par semaine. MSF propose également des transports en ambulance et renvoie environ 25 cas graves aux structures locales, notamment des patientes qui ont besoin de soins obstétricaux. Une majorité des patients souffrent de maladies liées au temps hivernal ou au manque de nourriture.
Baloch Khan a trente ans. Son histoire ressemble à celle de nombreux autres patients de la clinique de MSF : il a quitté Bâdghîs pour Hérat en juin 2018, et vit maintenant en tente avec sa famille, dans un campement de fortune. Son fils de quatre ans et demi, Asadullah, a de la fièvre depuis plusieurs jours et n’arrive pas à dormir la nuit. « Avant, j'étais agriculteur, mais ces deux dernières années, l'insécurité et le manque d'eau nous ont rendu la vie impossible. Nous ne pouvions plus vivre de l'agriculture et de l'élevage, nos deux seules sources de revenus. »