Le 27 décembre 2008, l'opération militaire israélienne "Plomb durci" était lancée sur la bande de Gaza. Huit mois après, quelles conséquences pour la population civile? Rencontrés en juillet dernier, patients et personnels MSF - expatriés et palestiniens - témoignent.
« J'étais dans la rue avec ma mère, mon petit frère de onze mois, ma tante et ma cousine. Un char nous a tiré dessus. Ma mère, mon frère et ma cousine sont mortes. Ma tante et moi avons été blessés.
L'ambulance est venue nous chercher, j'avais si mal. On a été emmenés à l'hôpital Shifa.
Ma tante a été amputée des deux jambes. Je suis resté hospitalisé 25 jours : on m'a posé un fixateur externe, retiré des éclats d'obus et fait une greffe de peau pour réparer les tissus endommagés.
Depuis six mois, je viens ici pour mes pansements et ma kiné. Je suis sur la liste d'attente de MSF pour une greffe osseuse aussi, ce sera dans un mois.
Je suis en colère, triste... Je pleure tout le temps, ma mère me manque. Beaucoup de mes amis sont comme moi aujourd'hui. Je ne peux plus jouer que sur l'ordinateur. »
Son père prend la parole :
« Je suis en colère, je pense à ma femme tout le temps, elle me manque. Mon fils est enfermé dans son mutisme. »
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