Les cas confirmés, à ce moment-là, devaient être transférés au centre de traitement Ebola (CTE) de Bikoro. Au cours des jours suivants, nous avons planifié et commencé la construction d'un CTE de 13 lits qui pourrait être étendu à 26 lits, afin que les patients confirmés positifs puissent être traités dans le village d'Iboko lui-même. Construire un ETC est assez complexe; tout doit être fait pour éviter la contamination croisée entre les patients, les cas suspects et confirmés, les professionnels de la santé, leurs familles et la population vivant à proximité.
Mais l'un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés dans cette épidémie est que, malgré nos efforts de sensibilisation, les personnes ayant des symptômes similaires à ceux du virus Ebola ne veulent pas venir se faire tester. Certains d'entre eux vivent également loin du CTE et préfèrent rester dans leur communauté, dans leur village. Rester avec la famille à la maison peut toutefois être dangereux pour les personnes qui s'occupent du patient, et celles-ci pourraient facilement être infectées et devenir le prochain cas suspect.
L'un des patients confirmé positif, une femme, a choisi de rester chez elle, dans un village appelé Bobale, à 19 km d'Iboko. Elle est morte à la maison. Nous avons été avertis rapidement et je suis allé là-bas avec un autre collègue de MSF et un employé de la Croix-Rouge pour nous assurer que son corps, très contagieux à ce moment, serait manipulé avec toutes les précautions nécessaires, tout en essayant de respecter les coutumes locales.