Le nombre de patients souffrant de la gale dépasse aujourd’hui les capacités de prise en charge des équipes MSF, malgré une intensification de leurs efforts à partir de mars 2022. Depuis cette date, 135 000 consultations liées à la maladie ont été dispensées. « Cela peut représenter jusqu’à 750 patients par jour, alors que la limite de notre capacité d’accueil maximale est de 600 à 700 personnes, poursuit le docteur Kawsar. Pour nos patients, cette épidémie vient s’ajouter à des conditions de vie extrêmement difficiles. »
Une grande partie des réfugiés rohingyas vivent dans des camps surpeuplés depuis près de six ans maintenant, sans statut légal, sans possibilité de travailler, avec des accès à l’éducation et aux soins de santé extrêmement limités. « Toute ma famille souffre de la gale. Mon fils de quatre ans l'a attrapée en décembre dernier, explique Ajmot Ullah, un patient MSF âgé de 26 ans. Les éruptions cutanées se sont propagées sur tout son corps. On s’est rendu chez des médecins locaux, ça s’est un peu arrangé avant de se dégrader assez vite. Il ne dort pas, il pleure de douleur et tout son corps le démange. C’est un cauchemar pour ma famille. »