Bangladesh : scène de violence envers les réfugiés rohingyas

Le camp de fortune de Kutapulong en mars 2009.
Le camp de fortune de Kutapulong en mars 2009. © Anonymous

Mardi 14 juillet, les équipes de MSF ont été témoins de la destruction de 259 foyers dans le camp de fortune de Kutupalong à Cox's Bazaar, au Bangladesh où vivent des milliers de réfugiés rohingyas, une minorité musulmane originaire du Myanmar (ex Birmanie).

Lors de la destruction des abris du camp où sont regroupés les réfugiés rohingyas, les autorités locales et une trentaine de policiers ont pillé les biens des habitants. Ils ont également menacé des résidents du camp de brûler leur maison s'ils ne partaient pas dans les 48 heures.
Les matériaux ayant servi à la construction des abris ont ensuite été transportés dans le camp officiel du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) situé à proximité.

Cet incident s'inscrit dans une série d'autres mesures oppressives et abusives des autorités contre les habitants du camp de fortune. À la fin du mois de juin, des milliers de personnes ont été déplacées de leur foyer par la force et certaines ont été victimes d'actes de violence.

Les autorités déclarent qu'elles vident les terrains occupés par le camp de fortune afin de créer une zone tampon de 30 mètres entre celui-ci et le camp officiel de l'UNHCR pour les réfugiés.

Cette zone s'est ensuite agrandie, menaçant l'espace vital de milliers de personnes supplémentaires. Face à l'impossibilité de déménager dans la parcelle adjacente, les gens ne savent plus où vivre ni où aller.

Dans sa clinique basée dans le camp, MSF a soigné de nombreux blessés, dont la majorité était des femmes et des enfants.

« Cette population a fui la persécution et la discrimination du Myanmar pour se retrouver au Bangladesh où elle ne reçoit ni aide ni aucune reconnaissance de leur cause. Ils se sont rassemblés à Kutupalong, l'un des nombreux camps non officiels qui ont été ouverts ces dernières années, afin d'y chercher refuge, mais n'y ont trouvé que peur et injustice », déclare Paul Critchley, chef de mission au Bangladesh pour MSF.

Cette situation n'est pas nouvelle pour les Rohingyas, qui ne peuvent obtenir la nationalité au Myanmar où ils sont en butte à des persécutions et des discriminations.

« L'usage systématique de l'intimidation, de la violence et des déplacements forcés contre les résidents du camp de fortune est tout à fait inacceptable »
 
Au cours des vingt dernières années, des centaines de milliers de Rohingyas ont fui pour chercher refuge à l'étranger. Cependant, peu d'entre eux ont obtenu le statut de réfugié. La majorité lutte pour survivre sans reconnaissance de leur statut de réfugié et sans assistance, dans des pays comme le Bangladesh ou la Thaïlande.

Il est primordial qu'une solution durable soit trouvée pour les Rohingyas, non seulement dans les pays où ils cherchent asile, mais aussi dans leur pays d'origine au Myanmar.


MSF intervient au Bangladesh depuis 1992. L'organisation a récemment ouvert un programme de soins essentiels à Chittagong Hill Tracts, a déployé des secours auprès des victimes du cyclone Aila et est intervenue en urgence dans le camp de Kutupalong pour porter assistance aux Rohingyas sans papiers ainsi qu'à la population résidente à proximité du camp.

Notes

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