Le docteur Osama Tawfiq Hamad est anesthésiste. Il travaille pour MSF depuis 2019, et était présent à l’hôpital Al-Awda lorsque les bombes ont commencé à frapper Gaza le vendredi soir. « Les urgences se sont remplies en quelques minutes. 15 patients sont arrivés rapidement, dont 6 enfants. J’ai pris en charge l’un d’entre eux, touché par un éclat d’obus au crâne, et un autre, qui souffrait d’un hématome à la poitrine. Les deux avaient besoin d’une intervention médicale urgente, explique-t-il. À Gaza, à chaque fois qu'il y a une frappe aérienne, un grand nombre de blessés se rendent à l'hôpital en même temps. Il faut s’attendre à recevoir 50 patients ou plus à la fois. Dans ces moments-là, je suis en colère, mais il faut être fort et se concentrer sur son métier pour prendre ces personnes en charge. »
Shadi Al-Najjar, qui gère le service de physiothérapie de MSF à l'hôpital Al-Awda, mesure bien les conséquences de ces blessures sur la vie des patients : « Je reçois encore en consultation des patients touchés lors de l’offensive de mai 2021. Ils ont besoin de soins de rééducation et de physiothérapie. Notre service prend également en charge des personnes touchées lors de la violente répression des manifestants de la Grande marche du retour en 2018. Et nous nous préparons déjà à recevoir les patients d’août 2022. »
La maison de Shadi Al-Najjar a été partiellement détruite le deuxième jour de l’offensive. Il a retrouvé son fils de 9 mois dans son berceau, en vie et sans blessure, entouré d’éclats de verre et d’obus. « Ma fille a été traumatisée par cet événement. Elle n’arrive pas à dormir, elle pleure tout le temps. J'essaie de soutenir ma famille autant que possible », explique-t-il.