Les ambulances de MSF ne pouvaient pas bouger. Ils ciblaient tout. Même l'hôpital n'était pas sûr. Pendant que nous étions au bloc opératoire, des bombes tombaient autour de nous. Des frappes aériennes ciblaient un bâtiment au nord de l'hôpital, à moins de 300 mètres. D’autres visaient un lieu situé à 100 mètres au sud. La salle d'opération tremblait constamment, comme s'il y avait un tremblement de terre. Nous avions peur d'être la prochaine cible.
Je n'avais jamais vu une telle intensité de bombardements lors des attaques précédentes. C'était une pluie de missiles, une pluie battante. Des bombes à chaque seconde, partout. Gaza semblait être complètement en feu. Sur le chemin de l'hôpital, nous avons pu voir les bâtiments au milieu de la ville, complètement détruits, et des corps dans les rues. Une majorité de ces bâtiments abritaient de nombreuses familles.
Dans les hôpitaux, une foule de personnes est arrivée avec de nombreuses blessures différentes. Une fois de plus, Gaza a été submergée par l’attaque massive d'Israël. Il n'y avait pas assez de sang pour les transfusions, nous n'avions pas assez de moyens pour les soins intensifs. Nous ne pouvions tout simplement pas traiter autant de personnes en même temps. Notre objectif était simplement de sauver autant de vies que possible sur place. La septicémie était partout, tout comme les transmissions potentielles de covid-19 et d'autres maladies.