Il y a tout juste 20 ans, l'enclave musulmane de Srebrenica était assiégée par les forces serbes de Bosnie. Près de 8 000 hommes de plus de 16 ans y ont été massacrés malgré la présence des forces de maintien de la paix de l'Organisation des Nations Unies qui étaient supposées assurer leur protection, dans ce qui avait été déclaré « zone de sécurité ».
Durant les deux ans de siège, des médecins et logisticiens de MSF ont fourni une assistance à la population prise au piège.
Vingt ans après les événements qui ont suivi la chute de l’enclave musulmane de Srebrenica, Médecins Sans Frontières publie pour la première fois l'étude de cas « MSF et Srebrenica 1993-2003 ».
Cette étude explore les dynamiques, contraintes et dilemmes posés par l’intervention de MSF et ses prises de parole publiques concernant ces événements : MSF pouvait-elle appeler à l'évacuation des civils qui souhaitaient fuir et risquer ainsi d’encourager la politique de nettoyage ethnique des forces armées assiégeantes ? MSF n'a-t-elle pas donné à la population la fausse impression qu'elle serait en sécurité aussi longtemps que l'équipe serait présente ? Ayant cru dans l'engagement de la Force de Protection des Nations Unies à protéger l'enclave et sa population, MSF doit-elle assumer une part de culpabilité ou de complicité dans l'abandon de l'enclave par l'ONU et le massacre qui s’en est suivi ? MSF pouvait-elle ne pas essayer de comprendre les circonstances et les responsabilités qui, au niveau international, ont conduit à l'abandon et au massacre d'une population à laquelle ses équipes avaient fourni des secours ?
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