Les explosions du dépôt de munitions dans le quartier M’pila à l’est de la capitale Brazzaville, dimanche dernier, ont engendré de nombreux dégâts humains mais également matériels laissant des milliers de personnes sans abri (plus de 13 000 selon les autorités). Les populations sinistrées se sont regroupées dans plusieurs sites improvisés à travers la ville (7 au total). L’équipe logistique MSF a fait une première évaluation de ces sites entre lundi et mercredi afin d’établir une liste des besoins vitaux. Le constat est toujours le même : les dispositifs d’approvisionnement en eau et d’éliminations des excrétas sont quasi inexistants, les conditions d’hygiène précaires et les abris insuffisants.
« Sur les trois premiers sites visités lundi, ceux de Notre Dame, Sacré Cœur et Stade du marché, explique Juan, coordinateur logistique à Brazzaville, nous estimons à plus de 2000 au total, le nombre de personnes déplacées dans ces deux camps. Il y a bien des tentes mais environ 50 % des personnes étaient sans abri. Mais nous devons concentrer nos efforts sur l’approvisionnement en eau et l’hygiène de ces camps qui sont une véritable préoccupation».
Dans les camps de Sacré Cœur et Notre Dame, MSF a commencé à mettre en place un dispositif d’accès à l’eau potable par l’installation de réservoirs de plusieurs mètres cubes et à construire des latrines supplémentaires.
En cette saison des pluies et de fortes chaleurs, la gestion des eaux usées, des excrétas et des déchets est primordial afin d’éviter tout risque épidémique.
Les équipes MSF doivent encore discuter avec les autres partenaires de la stratégie d’intervention pour le stockage de l’eau, la construction de latrines et la gestion des déchets dans les jours à venir. « Il faudra certainement construire des latrines supplémentaires, nous avons mis à disposition des poubelles pour les détritus, poursuit Juan. Mais surtout nous avons embauché trois hygiénistes afin de faire de l’éducation à la santé et aux règles d’hygiènes simples auprès de la population de ces camps. »Une équipe de coordination d’urgence, composée d’une infirmière, d’une logisticienne vient en renfort de l’équipe sur place. Une évaluation doit notamment être faite sur le plan de la santé dans ces camps en collaboration avec le ministère de la santé. Un psychologue devrait commencer des consultations de soutien psychologique aux populations sinistrées dans les prochains jours.