Le coronavirus, associé à la violence, complique également les campagnes de vaccination. L'équipe qui devait vacciner les enfants de moins de 15 ans pour répondre à une récente épidémie de rougeole dans le district de Pama a dû remanier l'organisation habituelle de ce type de campagne : d'une part la zone avait des antécédents d'incidents contre les agents de santé et les ambulances, d'autre part les rassemblements de masse n'étaient plus possible en raison de la Covid-19.
Au lieu de travailler dans des endroits fixes tels que les centres de santé, nous avons donc fait du porte-à-porte pour vacciner les enfants. Nous devions nous assurer que toutes les équipes de vaccination disposaient de l'équipement de protection individuelle nécessaire pour minimiser le risque d'infection. Cette approche a exigé beaucoup de temps et d'organisation, car elle revenait à se préparer au contrôle de deux épidémies à la fois. Enfin, comme certains ménages ont commencé par s'opposer au vaccin contre la rougeole à cause de rumeurs et par peur qu'il n'existe un lien avec la Covid-19, nos mobilisateurs communautaires ont dû faire des efforts titanesques pour clarifier la question. Malgré ces obstacles, nous avons réussi à atteindre notre objectif en vaccinant plus de 40 000 enfants, en dépistant plus de 15 000 enfants de moins de 5 ans pour la malnutrition et en soignant ceux qui en avaient besoin.