À leur arrivée, Hiba et sa famille ont d’abord été hébergés dans une école, puis ils ont rejoint le domicile d’une parente installée à Dédougou depuis longtemps. Difficile de vivre aussi nombreux dans deux petites pièces, mais sa préoccupation principale concerne les vivres. « Nous avons reçu trois sacs de céréales, et à ce jour, il nous en reste un seul. Nous sommes plus de trente personnes, poursuit Hiba. Comment allons-nous faire pour nourrir nos enfants ? Le ventre vide, on ne peut pas dormir. »
Inquiète, elle cherche à aider sa famille et à récolter un peu d’argent en lavant du linge, mais depuis quelques jours, elle se sent trop affaiblie pour ces travaux ménagers. Souffrant d’arthrose depuis des années, elle éprouve des difficultés à marcher. Elle s’est rendue au centre de santé pour traiter un épisode de paludisme.
Depuis juin 2022, les équipes MSF, en partenariat avec le ministère de la Santé, fournissent des soins de santé primaire et un support psychosocial gratuits dans un centre de santé de Dédougou. « Plus de 5 000 consultations ont été réalisées, en majorité pour des patients ayant dû récemment fuir leur domicile. Alors que la saison du paludisme commence à battre son plein, nous nous organisons également avec le ministère de la Santé pour renforcer la prise en charge des enfants et adultes touchés par les formes graves de la maladie, avec l’ouverture de 40 lits d’hospitalisation au centre médical urbain de Dédougou », avance Bakary Ouedraogo.