Au Cambodge, MSF prend en charge des malades du VIH/sida incarcérés dans trois prisons de Phom Pehn, la capitale. Les équipes de MSF mènent un dépistage général du sida et de la tuberculose chez tous les prisonniers et proposent traitement et suivi aux détenus séropositifs ou atteints de tuberculose.
Médecins Sans Frontières (MSF) a commencé par prendre en charge les détenus atteints du VIH/sida ou co-infectés par le VIH/sida et la tuberculose dans trois maisons d'arrêt de Phnom Penh au Cambodge. Maintenant, pour réduire le risque de transmission de la tuberculose et du VIH-sida dans ces espaces confinés, MSF effectue le dépistage de ces deux pathologies.
Une équipe a commencé, le premier février dernier, ce dépistage parmi la population carcérale de CC1 (Centre correctionnel N°1). Et elle poursuivra l'opération dans deux autres prisons de Phnom Penh, CC2 et PJ. Parallèlement une autre équipe de MSF assure le traitement et le suivi des détenus séropositifs ou atteints de tuberculose. Actuellement, 93 détenus séropositifs sont ainsi suivis, dont 59 sont sous traitement antirétroviral.
L'intervention de MSF en milieu carcéral englobe par ailleurs des soins de santé primaire. A CC3, prison située dans la province de Kampong Cham, une équipe MSF identifie les détenus ayant besoin de soins urgents, puis les voit en consultation pour leur dispenser les soins appropriés.
Reportage
Le sida et la tuberculose, deux maux à combattre en prison
Dans le passage ombragé qui longe le poste de santé de la prison CC1 (Centre correctionnnel N°1) à Phnom Penh, plusieurs détenus vêtus d'une chemise et d'un pantalon bleu, forment une file d'attente. L'équipe de MSF a déjà pris place. Panha, infirmier MSF s'est aménagé un petit espace avec des paravents, et fait signe à un détenu de rentrer. L. se présente. Il a 24 ans et est incarcéré depuis une semaine.
D'emblée, Panha lui pose une série de questions. « Tousse-t-il depuis plus de deux semaines ? A-t-il de la fièvre ? A-t-il perdu du poids ces deux derniers mois ? Crache-t-il du sang ?... »
Panha procède de la même manière avec tous les détenus pour détecter d'éventuels symptômes de la tuberculose, pathologie répandue au Cambodge.
En 2008, le pays comptait pas moins de 39 820 cas de tuberculose, selon le ministère de la Santé. Et en milieu carcéral, les risques de transmission sont particulièrement élevés du fait de la promiscuité et de la mauvaise ventilation des cellules.