La population vivant dans des zones encore inondées aux Philippines est exposée tant aux maladies contagieuses qu'à celles liées à l'eau.
Plus de deux semaines après la tempête tropicale Ketsana, les équipes médicales MSF soignent principalement des diarrhées, des infections respiratoires et des maladies de la peau.
Conditions propices aux maladies. « Le contact régulier avec une eau contaminée et les conditions de vie dans les centres d'évacuation créent un contexte dangereusement favorable à l'apparition et la propagation de maladies », explique Laurent Sury, responsable de l'opération de MSF à l'est de Manille.
« L'eau stagnante, le manque de latrines et l'accès limité à l'eau potable sont propices aux diarrhées. Des cas de diarrhée aigüe ont été confirmés dans une région inondée au sud de Manille. Les maladies se transmettent aussi facilement dans les petits centres d'évacuation surpeuplés. »
Consultations et distributions dans les zones urbaines inondées. Une des zones les plus critiques se situe autour de la baie de Laguna, un lac important à l'est de Manille dont le niveau des eaux a augmenté de deux mètres.
Au nord du lac, MSF aide environ 1500 familles dans les communes d'Angono et Binangonan, en assurant un suivi médical et la vaccination contre la rougeole et le tétanos, des distributions de kits d'hygiène et l'amélioration des conditions d'hygiène et de vie. D'autres équipes interviennent sur la rive sud du lac, autour de Santa Cruz et dans les bidonvilles de Manille.
En tout, un millier de personnes environ ont eu accès à une consultation médicale grâce aux cliniques itinérantes de MSF et près de 10 000 familles ont reçu des ustensiles nécessaires pour assurer une hygiène quotidienne, de la brosse à dents à la lessive.
Aide insuffisante dans l'île de Luzon. Plusieurs équipes apportent des secours tout au nord des Philippines et dans la région centrale de Pangasinan dans l'île de Luzon, après le passage d'une autre tempête tropicale, Parma, début octobre. Deux équipes itinérantes sillonnent la région pour identifier des habitants isolés qui n'auraient pas encore reçu d'aide.
Plus de 500 consultations médicales ont été données. Et le matériel qui manque est distribué : couvertures, récipients ou encore matériaux de construction. Les secours restent concentrés autour de Manille, avec des financements affectés aux dégâts provoqués par la tempête Ketsana, et les victimes de la tempête Parma reçoivent une aide encore insuffisante.
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fin septembre - début octobre
En Indonésie, la situation est globalement moins difficile. MSF se concentre sur les lieux isolés et particulièrement endommagés, notamment une zone au nord de Pariaman où plusieurs glissements de terrain ont suivi le tremblement de terre. L'aide arrive très lentement ici car elle doit être acheminée par moto ou à pied.
Dans les îles Samoa, MSF a soutenu le programme d'aide psychologique dans la région touchée par le tsunami. « Nous avons de nombreux volontaires - des habitants de Samoa qui viennent vers nous pour offrir leur aide. Néanmoins, ils n'ont pas l'expérience pour assurer ce type d'assistance », a constaté Véronique de Clerck, coordinatrice d'urgence pour MSF à Samoa, après avoir mené plusieurs jours d'évaluation sur la côte sud de l'île, une zone fortement touchée par le tsunami. Une psychologue MSF a mené des séances de formation à destination d'assistants psycho-sociaux locaux, qui apportent un soutien et identifient les personnes nécessitant des soins psychiques pour les référer à des professionnels.