Le site PK3 qui accueille les déplacés à trois kilomètres de Bria, dans le sud-est de la RCA, abrite encore plus de 36 000 personnes. A la fin de l'année 2016, plus de 80 % de la population de la ville et de ses alentours s’était réfugiée à proximité de la base de l’ONU pour échapper aux violents combats opposant plusieurs factions rivales de l’ex-coalition rebelle Seleka et des milices anti-Balaka, qui ont donné lieu à des exactions contre les civils.
« J’ai fui avec mon mari et nos trois enfants en 2016, explique Diane, qui habite le camp de PK3. Ensuite, nous avons eu deux autres enfants, nés dans le camp. Nous avons de la peine à les élever, les conditions de vie sont dures et mon mari, chauffeur de taxi-moto, n’arrive pas à gagner suffisamment d’argent. Nous ne pouvons pas retourner à Bria, nous n’y avons plus de maison et pas de moyens pour en reconstruire. »
Les mines et les champs, sources de travail et de revenus pour une bonne partie des habitants de cette région, sont souvent inaccessibles et contrôlés par des hommes armés. Affaiblies par de longues années d’errance et de dénuement, les familles peinent à rassembler des ressources pour reconstruire un foyer : les possibilités de rentrées d’argent régulières et suffisantes sont très rares.
« Ma sœur et moi sommes arrivées sur le site en 2017 avec nos maris, à cause des violences communautaires. Aujourd’hui, nous avons à notre charge 11 enfants, mais nous sommes incapables de leur préparer un avenir. Mon mari vient de décéder. Je vis avec ma sœur, son mari et les enfants », témoigne Priscille, entourée de sa sœur et deux de ses enfants.
Les déplacés du site continuent d’endurer des conditions de vie extrêmement difficiles : manque d’accès à l’eau, à l’assainissement, à la nourriture, à l’éducation, aux soins médicaux... Certains souffrent de troubles mentaux, psychosomatiques et post-traumatiques.