Les articles et commentaires récemment publiés dans Haaretz et le Jerusalem Post présentent des informations trompeuses sur la coopération entre une équipe de Médecins Sans Frontières (MSF) et les médecins israéliens spécialistes des grands brûlés, lors de la prise en charge des victimes d'une récente explosion d'un camion-citerne à l'est du Congo.
Lors de cette intervention en RDC, la collaboration entre l'équipe israélienne et celle de MSF sur le terrain s'est bien passée. Chaque équipe appréciait la contribution de l'autre pour son aide apportée aux patients. Les deux équipes médicales partageaient un objectif commun, celui de fournir les meilleurs soins possibles aux personnes qui en avaient le plus besoin. À ce jour, elles continuent de coopérer et d'échanger des informations médicales sur les 64 patients brûlés restants sous notre supervision.
MSF réfute avec véhémence toute allégation affirmant que l'organisation fait passer la politique avant les intérêts de ses patients.
Les suggestions avançant que la coopération fut difficile à cause d'un soi-disant sentiment anti-israélien de la part du personnel MSF sont simplement fausses. Le Dr Eyal Winkler (qui a dirigé l'équipe du Centre médical Chaim Sheba) et Gila Garaway (qui a accompagné la délégation médicale israélienne) ont à nouveau confirmé à MSF la bonne coopération qui a prévalu pendant les cinq jours de l'intervention et réfutent toute affirmation contraire.
En outre, l'ensemble du personnel de MSF a le devoir de respecter l'éthique médicale, les droits de l'homme et le droit humanitaire international. Notre attitude et notre conduite sont neutres, impartiales et non-discriminatoires. Tout manquement à ces principes commis par un membre de MSF est jugé inacceptable.
Par ailleurs, dans les Territoires palestiniens comme sur tous nos terrains d'intervention, l'un des principes opérationnels fondamentaux de MSF réside dans l'indépendance de nos évaluations, concernant la proportionnalité des besoins et la capacité de réponse de tous les partis du conflit. À cet égard, l'ampleur des besoins médicaux et la capacité de réponse d'Israël comparée à celles des Territoires palestiniens appelait clairement MSF à intervenir en priorité pour ces derniers. En effet, les Israéliens bénéficient d'une capacité de réponse d'urgence et de structures médicales efficaces. Et à ce jour, Israël n'a pas eu besoin des services de MSF.
Nous intervenons dans le respect du droit humanitaire international et des Conventions de Genève. Nous prêtons par conséquent une attention particulière, lors de situations de conflits, aux mesures prises par les belligérants pour épargner les civils dans la conduite des hostilités. Nous nous exprimons publiquement sur les conséquences humanitaires que leurs actions ont sur les populations civiles et dont nos équipes médicales sur le terrain sont témoins. C'est sur cette base que MSF a demandé l'arrêt des bombardements indiscriminés lors de l'opération « Plomb durci » en janvier 2009. Nos équipe à Gaza ont en effet observé un nombre considérable de civils blessés ou tués pendant une période très courte. Dans le passé, MSF s'est également exprimé quand des civils ont été victimes de violences inter-palestiniennes à Gaza, par exemple en juin 2007.
L'action humanitaire de MSF a pour objectif d'aider et de soigner les victimes de violences, d'épidémies et de catastrophes naturelles. Pour cela, l'organisation apporte une aide médicale neutre et impartiale, indépendante de tout intérêt politique, religieux ou autre.