L'aspect systématique de ces déplacements forcés est particulièrement inquiétant, d’autant plus qu’ils sont mis en œuvre sans plan d’urgence et sans considérer les impacts sanitaires et humanitaires.
« Utiliser le coronavirus comme argument pour échapper aux obligations internationales envers les réfugiés et les migrants est inacceptable et contre-productif en termes de contrôle de la pandémie », explique le Dr Isabel Beltrán, coordinatrice médicale pour MSF au Mexique et en Amérique centrale. « Ce type de mesures est inutile et disproportionnée car elles discriminent et stigmatisent une partie de la population qui n’a de fait aucun accès à un système de protection ».
Les mesures de santé publique fonctionnent lorsqu'elles protègent l’ensemble de la population, dont les populations vulnérables comme les migrants. Les politiques migratoires américaines mises en œuvre par le Mexique (plus connues sous le nom de protocole de protection des migrants) mettent en danger la vie de ceux qui sont forcés d'attendre le traitement de leur demande d'asile au Mexique, où ils sont sans ressources et confrontées à de multiples violences dont celles des gangs armés. Leur vulnérabilité est décuplée avec la propagation du coronavirus.