Notre intervention
Depuis de le début de ce programme d’assistance médicale aux migrants, qui traversent ou se réfugient au Mexique, les équipes de Médecins Sans Frontières, ont travaillé dans de nombreux lieux, sur les routes de migrations : Ixtepec (État d’Oaxaca), Arriaga (Chiapas), Tenosique (Tabasco), Bojay (Hidalgo), Tierra Blanca (État de Veracruz), Lechería-Tultitlán, Apaxco, Huehuetoca (État de Mexico), San Luis Potosí, Celaya (État Guanajuato) et Mexico City ; ainsi que dans les villes-frontières de Nuevo Laredo, Matamoros, Mexicali et Reynosa.
Les zones et villes varient en fonction des changements d’itinéraires des migrants, et de la présence ou non d’autres organisations humanitaires qui peuvent venir en aide aux Centraméricains. La criminalisation de la migration met encore plus en danger la santé et la sécurité des personnes. MSF fournit en priorité des soins médicaux et mentaux aux personnes qui ont été détenues et déportées par les États-Unis ou qui arrivent des pays du Sud. Beaucoup de nos patients au Mexique rapportent avoir été détenus dans des conditions terribles aux États-Unis - parfois dans des cellules frigorifiques, avec les lumières allumées 24 heures sur 24, avec un accès limité aux soins de santé, et sans nourriture, vêtements ni couvertures.
Au Mexique, les équipes ont visité divers centres de détention pour migrants où la surpopulation, l'insuffisance des soins médicaux et le manque de ressources adéquates sont la norme. Au cours de ces visites, les principaux troubles physiques rencontrés sont des infections respiratoires des voies supérieures dues aux conditions climatiques, des infections diarrhéiques et des maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension.
Cela vient s'ajouter aux soins de santé mentales, considérés comme prioritaires. 61 % des patients sont dans un état d'anxiété. La plupart d'entre eux ont fui leur pays à cause de la violence qui y existe. Ils arrivent avec des problèmes de santé mentale qui augmentent au cours du voyage à travers le Mexique, où ils subissent là encore de la violence, allant de l'extorsion à la violence sexuelle. Selon nos données, entre janvier et mai 2019, plus de 45% des 378 patients traités par MSF à Nuevo Laredo ont vécu au moins un épisode de violence dans la ville, alors qu'ils attendaient pour franchir la frontière et se rendre aux États-Unis. Nos équipes ont ainsi soigné des patients blessés par balle et à l’arme blanche. Elles ont également pris en charge des victimes d'agression sexuelle, notamment des personnes qui ont subi des actes de torture.
Les équipes de MSF sont en général composées d'un psychologue qui organise des séances individuelles et de groupe, d'un promoteur de santé - qui approche les migrants et demandeurs d'asile en abordant les sujets liés à la santé mentale et émotionnelle - et d'une assistante sociale qui offre du soutien et oriente les personnes qui ont besoin de conseils médicaux, sociaux ou juridiques supplémentaires.
En plus des soins médicaux et de santé mentale, nos équipes peuvent offrir des mises à l’abri et elles vont à la rencontre des migrants grâce à des cliniques mobiles.