Covid-19 au Pérou : MSF contribue à prévenir la pandémie et appuie la campagne de vaccination

Covid-19 vaccination à Cusco et Arequipa, Pérou
Pour éviter que davantage de personnes ne tombent malades, MSF a déplacé ses activités de gestion des cas dans les unités de soins intensifs pour se concentrer sur l'accélération des campagnes de vaccination. © MSF

Face au risque d’une troisième vague de Covid-19 au Pérou, MSF a décidé de réorienter sa stratégie d’intervention sur place. L’appui aux unités de soins a été arrêté et des activités de prévention à Cusco et Arequipa viennent d’être mises en place.

Au cours de la dernière vague de contamination, le Pérou était le pays où le taux de mortalité dû à la Covid-19 (soit le nombre de décès rapporté à la population générale) était le plus élevé au monde, avec 500 décès pour 100 000 habitants. Une étude a été menée par les autorités, qui avaient conclu que plus de 180 000 personnes étaient mortes du coronavirus dans le pays entre le début de la crise sanitaire et le 22 mai 2020 – un chiffre multiplié par 3 en comparaison de ce qui avait été précédemment annoncé. La sévérité de l'épidémie avait conduit MSF à soutenir le personnel de l'hôpital régional de Huacho, dont les capacités étaient saturées, ainsi que celui d’Antonio Lorena et de Cusco. Un appui technique et matériel leur a été apporté et des formations ont été dispensées.

Cet été, le nombre de cas et d’hospitalisations liés à la Covid-19 ont considérablement diminué dans le pays. MSF a désormais terminé son soutien aux hôpitaux et à quatre centres de santé, et ses activités ont été transférées au personnel du ministère de la Santé, y compris le traitement des cas graves par oxygénothérapie. « Nous avons offert la possibilité d’une oxygénothérapie non invasive, une alternative à l'intubation systématique qui nous a permis de maintenir les patients conscients, explique le Dr Michel Janssens, chef de mission MSF. Cela a vraiment changé la donne ». MSF continuera de fournir de l’équipement médical et le matériel nécessaire pour l’oxygénothérapie jusqu’en octobre. Des consultations en santé mentale ont également été mises en place, en face à face et par téléphone, pour les patients ainsi que leurs familles. 

Les équipes MSF apportent des soins contre la Covid-19 à l'hôpital d'Antonio Lorena à Cusco.
 © Clément Locquet/MSF
Les équipes MSF apportent des soins contre la Covid-19 à l'hôpital d'Antonio Lorena à Cusco. © Clément Locquet/MSF

Dans les districts de San Jerónimo, Urcos, Sand Anta et Siete Cuartones, à Cusco, MSF a collaboré avec plusieurs comités anti-Covid-19, ainsi qu’avec 89 agents de promotion de la santé. Des informations récentes sur le contrôle et la prévention de l’infection ont été diffusées. Une sensibilisation importante concernant la vaccination a été mise en place, via la distribution de supports de communication et de messages de santé publique à la radio.  

« Nous travaillons désormais à l’accélération des campagnes vaccinales à Cusco et dans deux districts d’Arequipa. Nous prévoyons d’intervenir pendant les deux prochains mois, explique le docteur Janssen, c’est une course contre la montre pour vacciner le plus de personnes possible, car le variant Delta, hautement transmissible, a été détecté au Pérou. Or, nous le savons, ce variant engendre des taux élevés de contamination et un nombre élevé d'hospitalisations partout dans le monde. » 

Actuellement, 30 % des Péruviens (33 millions d'habitants) ont reçu une première dose de vaccin contre la Covid-19, et moins de 25 % sont entièrement immunisés. MSF se mobilise en appui au ministère de la Santé pour augmenter ces taux et protéger rapidement un grand nombre de personnes. La vaccination est le moyen le plus efficace pour empêcher la propagation du variant Delta, réduire le nombre d’hospitalisations et éviter de surcharger davantage un système de santé déjà largement sollicité. 

« Nous surveillons les taux d'infection, de décès et d’hospitalisation afin de donner à nos équipes une vue d’ensemble, et leur indiquer les principaux foyers épidémiques, explique Laura Wright, épidémiologiste chez MSF.  Dans la région de Cusco, nous observons environ 40 cas par semaine, contre 300 à 400 plus tôt dans l'année et, à Arequipa, nous enregistrons environ 100 cas par semaine, contre 600 en juin dernier. Dans ces deux localités, le variant Lambda était prédominant au cours des derniers mois, mais les données montrent que le variant Delta est rapidement devenu le variant le plus fréquent. Nous pourrions donc assister à une augmentation du nombre d’infections. » 

MSF ouvre de nouveaux centres de vaccination au Pérou pour limiter une troisième vague de Covid-19.
 © MSF
MSF ouvre de nouveaux centres de vaccination au Pérou pour limiter une troisième vague de Covid-19. © MSF

Dans la ville de Cusco, MSF a mis en place, le 25 août, un nouveau site de vaccination dans le Colegio Medico. Ouvert six jours par semaine, il a pour objectif de vacciner 500 personnes par jour. Cet effort vient compléter le dispositif de la campagne de vaccination menée par les autorités péruviennes, dont les horaires d’ouverture sont limités aux weekends, car le personnel de santé est mobilisé dans les centres de soins durant la semaine. 

La campagne de vaccination mise en place dans la région d’Arequipa se poursuit, mais le pourcentage de personnes vaccinées varie d’une zone à l’autre. « Une patiente atteinte de la Covid-19 est arrivée à l'hôpital dans un état grave parce qu'elle n'avait pas les 10 soles (2 dollars) pour payer le transport », explique le Dr Janssens.  MSF va mettre en place deux sites de vaccination supplémentaires à Peruarbo et Ciudad Municipal, où la couverture vaccinale est faible et où la population, plus pauvre, ne peut souvent pas se permettre de se déplacer jusqu’aux structures de vaccination. 

L'épidémiologiste de MSF poursuivra le suivi des indicateurs épidémiologiques de chaque district péruvien afin d'aiguiller les futures activités de réponse de MSF.  « Nous restons réactifs afin d’adapter nos projets et notre soutien au ministère de la Santé en fonction des besoins. », conclut Laura Wright.

Notes

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