Comptant parmi les plus gros producteurs de médicaments génériques du monde, l'Inde est la principale « pharmacie » des pays pauvres. Ceux-ci, exclus de fait du marché des médicaments de marque, trop chers pour eux, se tournent vers l'Inde d'où ils importent des médicaments génériques à prix abordables.
A titre d'exemple, plus de la moitié des médicaments utilisés dans les pays en développement pour le traitement du sida sont produits en Inde. Ces médicaments sont aussi utilisés pour 80% des 80 000 patients atteints du sida soignés dans les programmes de Médecins Sans Frontières.
Ce que Novartis attaque, c'est la loi indienne sur les brevets adoptée début 2005 par les parlementaires. Ces derniers avaient dû la mettre en conformité avec les règles de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur la propriété intellectuelle.
La loi renforce considérablement l'emprise des brevets mais contient un garde-fou essentiel qui laisse la possibilité de fabriquer des génériques de certains traitements récemment développés et commercialisés dans les pays riches.
Une victoire du laboratoire pharmaceutique serait catastrophique en termes de santé publique et créerait une situation d'apartheid sanitaire. Les malades des pays pauvres seraient tout simplement privés des médicaments les plus récents et efficaces, réservés aux patients des pays riches.
En 2001, une coalition de 39 laboratoires avait tenté d'empêcher l'accès aux génériques en Afrique du Sud. Grâce à une mobilisation massive de l'opinion publique internationale, cette tentative avait échoué. En 2007, Médecins Sans Frontières veut convaincre Novartis d'abandonner son procès.
A travers une pétition, l'association lance un appel à la mobilisation de tous et de chacun.