Environ un tiers des décès liés à Ebola depuis le début de l'épidémie ont été dépistés post-mortem. Certains malades refusent toujours de se signaler lorsqu’ils présentent des symptômes. Beaucoup font tout ce qu'ils peuvent pour éviter d'être adressés à des centres de traitement d'Ebola (CTE).
Pour ceux qui sont admis dans ces centres, il faut compter jusqu'à six jours entre l'apparition des symptômes et le moment où ils sont hospitalisés – une période durant laquelle leur état peut se détériorer et où ils risquent de transmettre le virus. Une telle réticence à se déclarer auprès d'une structure spécialisée montre bien que nous ne parvenons toujours pas à gagner la confiance de la population.
La réponse humanitaire déconnectée
Mais les modalités de la réponse elle-même expliquent en grande partie la défiance des communautés. Les centres de transit et de traitement d'Ebola ont en effet été mis en place en tant que « système parallèle », déconnectés des structures de santé auxquelles la population est habituée. Depuis le début de l’intervention, les acteurs humanitaires ont montré peu de sensibilité aux préoccupations de la population, à ses pratiques en matière de soins et de rites funéraires.
Les équipes MSF travaillent aujourd’hui pour adapter la réponse aux besoins et aux attentes de la population. Les patients doivent être placés au centre de l'approche médicale et avoir le choix sur leur parcours de soins. Ebola n’est pas la principale préoccupation d'une grande partie de la population, et l'accès aux soins médicaux, de manière générale, est une question bien plus importante qui doit être résolue.